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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 16:11

Clément d'Alexandrie (vers 150/vers 215) est assez souvent présenté comme ayant été avec Lactance et Cyprien de Carthage l'un des seuls Pères de l’Église à s'être véritablement élevé contre la guerre dans ses Stromates, y voyant une manifestation démoniaque : C'est lui qui pour les mortels du bien fait sortir le mal, et la guerre qui glace d'effroi, et les souffrances avec les larmes (Stromates V, 126, 5)

La seule réserve que l'on puisse faire ici est qu'il ne cite pas comme référence un passage quelconque de la Bible, mais … Orphée, du moins, le poème orphique grec, très vraisemblablement celui d'Hésiode ; la question était ici traitée dans le cadre d'un chapitre relatif à ce qu'il appelle les emprunts des Grecs aux Écritures saintes, ce qui est pour le moins une conjecture assez osée, tant dans son approche que dans l'interprétation qu'on lui donne. Néanmoins, il semble faire chrétienne cette assertion. On notera qu’il ne sera pas le seul à développer cette théorie “des larcins”, loin de là. On peut penser par exemple à Théophile d’Antioche…

A contrario de cette opinion assez commune, on peut citer un passage du Protreptique où il laisse entendre que le chrétien peut être soldat, ou plus exactement où il affirme que le soldat saisi par la Foi chrétienne pendant son service n'a pas à abandonner le métier des armes : La foi chrétienne t'a saisi sous les armes guerrières, écoute le capitaine dont le mot de ralliement est la justice. (Protrepticus, X, 100)

Ce passage faisant suite à des propos équivalents relatifs au paysan et au navigateur semble indiquer clairement que le soldat converti peut rester soldat, mais à la condition de suivre un chef juste. L'état militaire n'est donc pas mauvais par nature, la manière de l'exercer étant par contre elle soumise à la condition de justice.

 

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