« Quand je lis les réactions, disons de "rosière effarouchée", de certains de nos élus de Gauche comme de Droite, je me réjouis de plus en plus que nous ayons un système international et diplomatique qui, malgré ses imperfections, bloque toute réaction de type "Dépêche d'Ems" ! Sinon, ce serait la guerre chaque jour ! Néanmoins, les prétoires ne sont pas le lieu de la politique ! Les introduire dans la politique, comme arbitres de la politique est d'ailleurs une menace à la séparation des pouvoirs, ... ce que les Juges ne veulent pas ! Systématiquement saisir les Tribunaux au lieu de relancer le débat d'idées, au lieu de développer ses idées, c'est faire le jeu de certains, dont le FN qui n'attendent que l'absence de tout débat d'idées pour gagner ! Car le vote qui leurs est donné n'est pas un vote d'adhésion le plus souvent, mais un vote de réaction à l'absence d'idée, justement parce que ces partis donnent l'impression d'être fermes sur des idées, c'est un vote de réaction à l'impression que, comme le disait Simone Veil, la politique manque de "couilles" ! Réagissez, Ô politiques ! Ne donnez pas l'impression de n'être que les ministres du Ruy Blas ! »
« Il semble que le vocabulaire français s’appauvrisse puisque nos politiques ne paraissent connaître comme injures que les mots « con », « salop » et « merde » ! Et pourtant, que de beaux et pittoresques mots ou expressions oubliés : « cul pourri », « bougre », « niguedouille », « noué », « face moche », « Hercule de foire », « vipère lubrique », etc… etc… etc…Mais que répondre ? Si l’on vous dit :
« Merde » ? « J’espère que vous ne mâchez pas vos mots ! »
« Vache » ? « Venant d’un bœuf, je ne risque rien ! »
« Conne » ? « Moi, je le suis de nature. Vous, vous l’êtes de figure ! »
« Poule » ? « Venant d’un serin, il n’y a pas offense ! »
« Salope » ? « Désolé, mais je suis propre, au propre comme au figuré ! Je ne suis qu'une simple proprope !»
« Dégueulasse » ? « C’est en effet là votre moindre défaut ! »
« Putain » ? « Vous visitez donc la rue Maubuée ? »
« Cocu » ? « Toutes mes condoléances ! »
« Abruti » ? « Venant d’un expert, c’est un compliment ! »
« Connard » ? « Monsieur, vous connaissez donc si bien les traditions rouennaises ? Toutes mes félicitations pour votre culture ! »
« Enculé » ? « Seriez-vous donc à ce point acculé ? »
« Trou du cul » ? « Oui, cher frère ? »
« Fumier » ? « Je me jetterai à vos pieds si vous étiez moins fané ! »
« Pédé » ? « Ouf, je me sens moins seul ! »
etc.. etc.. etc…
Et si l'on connait la chanson du Duc de Chevreuse et surtout son air, on peut presque toujours riposter en chantonnant son « "Ferme ta gueule" vous répond l'écho ! » Maintenant, on peut systématiquement répondre, sur un ton léger et enjoué, voire en tendant la main ou en ouvrant ses bras : « Enchanté ! Moi c'est (et donner son prénom) ! » »
Voici ce que j’écrivais il y a quelques jours…
Or voici que certains me disent de ces textes qu'ils seraient grossiers, voire orduriers… Alors, allons y !
Pour ce qui est du premier texte, je ne changerai pas la formule, le mot en cause ("couilles" dans les faits) ayant été prononcée par une femme politique pour laquelle j'ai la plus haute estime et pour laquelle j'ai le plus grand respect, en l'occurence Simone Veil. De plus, si j'ai bonne mémoire, ce mot trivial et non pas grossier soit dit en passant, figure par exemple au Dictionnaire de la langue française de Paul Robert... Je ne vois donc pas en quoi mon texte ferait "usage abusif de mots grossiers"...
Pour ce qui est de l'autre texte, là encore, les mots jugés "orduriers" et "grossiers" (quelle définition en donner d'ailleurs, car des mots tels que "mouche", "mouchoir", "futé" et bien d'autres peuvent avoir cette qualification à lire le Sandry/Carrère, le Esnault ou encore le Dictionnaire des injures d’Edouard ?) sont tous tirés de débats de nos deux chambres parlementaires plus ou moins récents (je renvoie aux ouvrages de Bouchet et de Fuligni, ou encore aux comptes-rendus des débats eux-mêmes)... De plus, ils ne s'adressaient pas à une personne en particulier (donc rien à voir avec les invectives actuelles)... Ils servaient justement à lutter contre certaines formes de l'injure en politique, à démontrer que l'on peut répondre à l'insulte sans saisir les tribunaux, sans créer des polémiques stériles, simplement en faisant appel à l'esprit, au sel de la langue française, à l'esprit français (lisez par exemple Autant en emportent les mots de Pedrazzini et Gries)... Il est vrai que l'humour de dérision usé dans mon texte tend à disparaître, tout comme beaucoup des trente-sept formes d'humour évoquées par Philippe Bouvard dans sa conférence sur le thème de la création humoristique devant l'Académie des Sciences Morales et Politiques de juin 1987... Comment lutter contre ces dérives injurieuses et leur proposer des réponses sans les évoquer précisément ?
C'est le droit le plus strict de tout homme libre de ne pas aimer ces textes, mais permettez-moi de déplorer ici l'interprétation faite de mes textes par certains... Il en est ici comme de la loi donc il faut appliquer la lettre, ... mais en tenant compte de son esprit... User de mots français figurant dans nos meilleurs dictionnaires devient donc dangereux... Que nous sommes devenus frileux ! Et, je me répète, combien de Parlementaires actuels auraient tenu leurs nerfs dans les débats de la III° République ? On préfère désormais les prétoires à la réponse fine... Désolé, ce n'est pas ma vision tant de la politique que de la France... Sans son sel, sans son esprit, la langue française n'a plus de sens... Mais il est vrai que nous tombons parfois dans ces dérives frileuses ou enfermant les mots que dénonçait il y a plusieur siècles Leibniz dans son Harmonie des langues... Doit-on désormais dire prout et non plus le très historique merde ?
Certains se plaignent aujourd’hui, à l’occasion du trentième anniversaire de la mort de Raymond Aron, qu’il n’y ait plus d’intellectuels à Droite ! Faut-il vraiment s’en étonner ?
La politique actuelle, ce sont les "guerres astérixiennes" d’Astérix et les Goths, beaucoup de dirigeants politiques actuels me faisant penser aux "chefs" de ces guerres…, alors que beaucoup de militants me font penser à l’accusmala du Scrameustache !
Maintenant, je proposerai bien un nouveau commentaire sur les dérives actuelles, mais attention, il est à censurer, car…
« Bonjour ! Vous allez bien ? Moi, ça va ! Il fait beau aujourd’hui… Je viens de traverser la basse-cour… Les poules vont bien sur leur tas de fumier… Bon, je vais fumer une bonne pipe en écoutant un disque de Maurice Chevalier… Tiens, toi qui est futé… Trouve moi un mouchoir… Le chaudron sent bon ! C’est du mouton… Je vais me servir un noir bien sucré… »
Ce texte devrait être expurgé des mots figurant dans les dictionnaires des injures et triviaux… Il devrait donc être :
« Bonjour ! Vous allez bien ? Moi, ça va ! Il fait beau aujourd’hui… Je viens de traverser la (censuré)… Les (censuré) vont bien sur leur (censuré) de (censuré)… Bon, je vais fumer une bonne (censuré) en écoutant un disque de Maurice Chevalier… Tiens, toi qui est (censuré)… Trouve moi un (censuré)… Le (censuré) sent bon ! C’est du (censuré)… Je vais me servir un (censuré) bien sucré… »
Donc :
« Bonjour ! Vous allez bien ? Moi, ça va ! Il fait beau aujourd’hui… Je viens de traverser la … Les vont bien sur leur de … Bon, je vais fumer une bonne en écoutant un disque de Maurice Chevalier… Tiens, toi qui est … Trouve moi un … Le sent bon ! C’est du … Je vais me servir un bien sucré… »
Maintenant, enlevons ce qui est insidieux :
« Bonjour », … parce que cela peut-être une provocation, en sachant qu’il ne le sera pas pour l’une des personnes présente !
« Vous allez bien ? », … même remarque !
« Moi, ça va », … preuve d’égoisme, de plus à caractère potentiellement moqueur !
« Beau », …provocation niant le changement climatique !
« Bien », …car expression à caractère religieux remettant en cause la laïcité !
« Fumer », … incitation à l’usage de drogues et de stupéfiants et refus de la loi Evin !
« Maurice Chevalier », … chanteur sexiste appelant à la prostitution !
« Bon », …car expression à caractère religieux remettant en cause la laïcité !
« Me », … égoisme !
« Sucré », … car apologie du détournement de fonds !
Bon, je vais donc dire :
« Il fait aujourd’hui… Je viens de traverser la … Les vont sur leur de … Je vais une bonne en écoutant un disque de … Tiens, toi qui est … Trouve moi un … Le sent ! C’est du … Je vais servir un… »
Mais à relire, il reste « fait », allusion scatologique, « bonne », promotion du pouvoir des patrons sur leur personnel, « sent », accusation possible envers l’odeur corporel de l’écoutant , « je » et « moi », refus égoiste de l’autre, « servir », apologie de l’esclavagisme !
On dois donc dire :
« Il aujourd’hui… viens de traverser la … Les vont sur leur de … vais une en écoutant un disque de … Tiens, toi qui est … Trouve un … Le ! C’est du … Vais un… »
Et en cherchant bien…
Anastasia, tu n’étais qu’une comique !
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Pour approfondir, y compris sur les plans techniques et historiques :
Edouard (R.), Dictionnaire des injures, Tchou, 1967.
Juste en passant… Je viens de vérifier…
Les mots « Couilles », « con », « merde », « rosière », « effarouché », « pourri », « bougre », « noué », « face », « moche », « hercule », « foire », « vipère », « lubrique », « vache », « conne », « poule », « dégueulasse », « putain », « cocu », « abruti », « enculé », « trou », « cul », « futé », « fumier », « gueule » figurent tous au Dictionnaire de l’Académie Française en sa IX° édition ! Ces mots font donc intégralement et très officiellement partie de la langue française
« Salope » n’y existe que dans le cadre du mot « marie-salope », « salope » y désignant cependant bien ce qui est très sale…
« Trou du cul », « niguedouille », « salaud » figurent au Dictionnaire de la langue française de Robert (éd. 1957)…
« Conard » figure au Larousse universel…
Seul « pédé » ne figure pas, sauf sous la forme littérale de « pédéraste »…
Faut-il boycotter l’Académie Française, le Larousse et le Robert ?