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18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 17:53

« Quand je lis les réactions, disons de "rosière effarouchée", de certains de nos élus de Gauche comme de Droite, je me réjouis de plus en plus que nous ayons un système international et diplomatique qui, malgré ses imperfections, bloque toute réaction de type "Dépêche d'Ems" ! Sinon, ce serait la guerre chaque jour ! Néanmoins, les prétoires ne sont pas le lieu de la politique ! Les introduire dans la politique, comme arbitres de la politique est d'ailleurs une menace à la séparation des pouvoirs, ... ce que les Juges ne veulent pas ! Systématiquement saisir les Tribunaux au lieu de relancer le débat d'idées, au lieu de développer ses idées, c'est faire le jeu de certains, dont le FN qui n'attendent que l'absence de tout débat d'idées pour gagner ! Car le vote qui leurs est donné n'est pas un vote d'adhésion le plus souvent, mais un vote de réaction à l'absence d'idée, justement parce que ces partis donnent l'impression d'être fermes sur des idées, c'est un vote de réaction à l'impression que, comme le disait Simone Veil, la politique manque de "couilles" ! Réagissez, Ô politiques ! Ne donnez pas l'impression de n'être que les ministres du Ruy Blas ! »

 

« Il semble que le vocabulaire français s’appauvrisse puisque nos politiques ne paraissent connaître comme injures que les mots « con », « salop » et « merde » ! Et pourtant, que de beaux et pittoresques mots ou expressions oubliés : « cul pourri », « bougre », « niguedouille », « noué », « face moche », « Hercule de foire », « vipère lubrique », etc… etc… etc…Mais que répondre ? Si l’on vous dit :

« Merde » ? « J’espère que vous ne mâchez pas vos mots ! »

« Vache » ? « Venant d’un bœuf, je ne risque rien ! »

« Conne » ? « Moi, je le suis de nature. Vous, vous l’êtes de figure ! »

« Poule » ? « Venant d’un serin, il n’y a pas offense ! »

« Salope » ? « Désolé, mais je suis propre, au propre comme au figuré ! Je ne suis qu'une simple proprope !»

« Dégueulasse » ? « C’est en effet là votre moindre défaut ! »

« Putain » ? « Vous visitez donc la rue Maubuée ? »

« Cocu » ? « Toutes mes condoléances ! »

« Abruti » ? « Venant d’un expert, c’est un compliment ! »

« Connard » ? « Monsieur, vous connaissez donc si bien les traditions rouennaises ? Toutes mes félicitations pour votre culture ! »

« Enculé » ? « Seriez-vous donc à ce point acculé ? »

« Trou du cul » ? « Oui, cher frère ? »

« Fumier » ? « Je me jetterai à vos pieds si vous étiez moins fané ! »

« Pédé » ? « Ouf, je me sens moins seul ! »

etc.. etc.. etc…

Et si l'on connait la chanson du Duc de Chevreuse et surtout son air, on peut presque toujours riposter en chantonnant son « "Ferme ta gueule" vous répond l'écho ! » Maintenant, on peut systématiquement répondre, sur un ton léger et enjoué, voire en tendant la main ou en ouvrant ses bras : « Enchanté ! Moi c'est (et donner son prénom) ! » »

 

Voici ce que j’écrivais il y a quelques jours…

 

Or voici que certains me disent de ces textes qu'ils seraient grossiers, voire orduriers… Alors, allons y !

 

Pour ce qui est du premier texte, je ne changerai pas la formule, le mot en cause ("couilles" dans les faits) ayant été prononcée par une femme politique pour laquelle j'ai la plus haute estime et pour laquelle j'ai le plus grand respect, en l'occurence Simone Veil. De plus, si j'ai bonne mémoire, ce mot trivial et non pas grossier soit dit en passant, figure par exemple au Dictionnaire de la langue française de Paul Robert... Je ne vois donc pas en quoi mon texte ferait "usage abusif de mots grossiers"...

 

Pour ce qui est de l'autre texte, là encore, les mots jugés "orduriers" et "grossiers" (quelle définition en donner d'ailleurs, car des mots tels que "mouche", "mouchoir", "futé" et bien d'autres peuvent avoir cette qualification à lire le Sandry/Carrère, le Esnault ou encore le Dictionnaire des injures d’Edouard ?) sont tous tirés de débats de nos deux chambres parlementaires plus ou moins récents (je renvoie aux ouvrages de Bouchet et de Fuligni, ou encore aux comptes-rendus des débats eux-mêmes)... De plus, ils ne s'adressaient pas à une personne en particulier (donc rien à voir avec les invectives actuelles)... Ils servaient justement à lutter contre certaines formes de l'injure en politique, à démontrer que l'on peut répondre à l'insulte sans saisir les tribunaux, sans créer des polémiques stériles, simplement en faisant appel à l'esprit, au sel de la langue française, à l'esprit français (lisez par exemple Autant en emportent les mots de Pedrazzini et Gries)... Il est vrai que l'humour de dérision usé dans mon texte tend à disparaître, tout comme beaucoup des trente-sept formes d'humour évoquées par Philippe Bouvard dans sa conférence sur le thème de la création humoristique devant l'Académie des Sciences Morales et Politiques de juin 1987... Comment lutter contre ces dérives injurieuses et leur proposer des réponses sans les évoquer précisément ?

 

C'est le droit le plus strict de tout homme libre de ne pas aimer ces textes, mais permettez-moi de déplorer ici l'interprétation faite de mes textes par certains... Il en est ici comme de la loi donc il faut appliquer la lettre, ... mais en tenant compte de son esprit... User de mots français figurant dans nos meilleurs dictionnaires devient donc dangereux... Que nous sommes devenus frileux ! Et, je me répète, combien de Parlementaires actuels auraient tenu leurs nerfs dans les débats de la III° République ? On préfère désormais les prétoires à la réponse fine... Désolé, ce n'est pas ma vision tant de la politique que de la France... Sans son sel, sans son esprit, la langue française n'a plus de sens... Mais il est vrai que nous tombons parfois dans ces dérives frileuses ou enfermant les mots que dénonçait il y a plusieur siècles Leibniz dans son Harmonie des langues... Doit-on désormais dire prout et non plus le très historique merde ?

 

Certains se plaignent aujourd’hui, à l’occasion du trentième anniversaire de la mort de Raymond Aron, qu’il n’y ait plus d’intellectuels à Droite ! Faut-il vraiment s’en étonner ?

 

La politique actuelle, ce sont les "guerres astérixiennes" d’Astérix et les Goths, beaucoup de dirigeants politiques actuels me faisant penser aux "chefs" de ces guerres…, alors que beaucoup de militants me font penser à l’accusmala du Scrameustache !

 

Maintenant, je proposerai bien un nouveau commentaire sur les dérives actuelles, mais attention, il est à censurer, car…

 

« Bonjour ! Vous allez bien ? Moi, ça va ! Il fait beau aujourd’hui… Je viens de traverser la basse-cour… Les poules vont bien sur leur tas de fumier… Bon, je vais fumer une bonne pipe en écoutant un disque de Maurice Chevalier… Tiens, toi qui est futé… Trouve moi un mouchoir… Le chaudron sent bon ! C’est du mouton… Je vais me servir un noir bien sucré… »

 

Ce texte devrait être expurgé des mots figurant dans les dictionnaires des injures et triviaux… Il devrait donc être :

 

« Bonjour ! Vous allez bien ? Moi, ça va ! Il fait beau aujourd’hui… Je viens de traverser la (censuré)… Les (censuré) vont bien sur leur (censuré) de (censuré)… Bon, je vais fumer une bonne (censuré) en écoutant un disque de Maurice Chevalier… Tiens, toi qui est (censuré)… Trouve moi un (censuré)… Le (censuré) sent bon ! C’est du (censuré)… Je vais me servir un (censuré) bien sucré…  »

 

Donc :

 

« Bonjour ! Vous allez bien ? Moi, ça va ! Il fait beau aujourd’hui… Je viens de traverser la … Les vont bien sur leur de … Bon, je vais fumer une bonne en écoutant un disque de Maurice Chevalier… Tiens, toi qui est … Trouve moi un … Le sent bon ! C’est du … Je vais me servir un bien sucré… »

 

Maintenant, enlevons ce qui est insidieux :

 

« Bonjour », … parce que cela peut-être une provocation, en sachant qu’il ne le sera pas pour l’une des personnes présente !

« Vous allez bien ? », … même remarque !

« Moi, ça va », … preuve d’égoisme, de plus à caractère potentiellement moqueur !

« Beau », …provocation niant le changement climatique !

« Bien », …car expression à caractère religieux remettant en cause la laïcité !

« Fumer », … incitation à l’usage de drogues et de stupéfiants et refus de la loi Evin !

« Maurice Chevalier », … chanteur sexiste appelant à la prostitution !

« Bon », …car expression à caractère religieux remettant en cause la laïcité !

« Me », … égoisme !

« Sucré », … car apologie du détournement de fonds !

 

Bon, je vais donc dire :

 

« Il fait aujourd’hui… Je viens de traverser la … Les vont sur leur de … Je vais une bonne en écoutant un disque de … Tiens, toi qui est … Trouve moi un … Le sent ! C’est du … Je vais servir un… »

 

Mais à relire, il reste « fait », allusion scatologique, « bonne », promotion du pouvoir des patrons sur leur personnel,  « sent », accusation possible envers l’odeur corporel de l’écoutant , « je » et « moi », refus égoiste de l’autre, « servir », apologie de l’esclavagisme !

 

On dois donc dire :

 

« Il  aujourd’hui… viens de traverser la … Les vont sur leur de … vais une en écoutant un disque de … Tiens, toi qui est … Trouve un … Le ! C’est du … Vais un… »

 

Et en cherchant bien…

 

Anastasia, tu n’étais qu’une comique !

 

 

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Pour approfondir, y compris sur les plans techniques et historiques :

Edouard (R.), Dictionnaire des injures, Tchou, 1967.

 

Juste en passant… Je viens de vérifier…

 

Les mots « Couilles », « con », « merde », « rosière », « effarouché », « pourri », « bougre », « noué », « face », « moche », « hercule », « foire », « vipère », « lubrique », « vache », « conne », « poule », « dégueulasse », « putain », « cocu », « abruti », « enculé », « trou », « cul », « futé », « fumier », « gueule » figurent tous au Dictionnaire de l’Académie Française en sa IX° édition ! Ces mots font donc intégralement et très officiellement partie de la langue française

 

« Salope » n’y existe que dans le cadre du mot « marie-salope », « salope » y désignant cependant bien ce qui est très sale…

 

« Trou du cul », « niguedouille », « salaud » figurent au Dictionnaire de la langue française de Robert (éd. 1957)…

 

« Conard » figure au Larousse universel…

 

Seul « pédé » ne figure pas, sauf sous la forme littérale de « pédéraste »…

 

Faut-il boycotter l’Académie Française, le Larousse et le Robert ?

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commentaires

S
<br /> Suite et fin du commentaire précédent :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Dans tous les cas, et je me répète, Anastia ne sera désormais plus qu’une comique (il est vrai qu’un haut fonctionnaire voulait un jour corriger l’un de mes articles dans la revue Défense, substituant le mot comique au tragique que j’associais à<br /> l’œuvre de Sophocle), mais il est vrai que le texte imaginaire final évoqué peut tenir sous la forme d’un tweet ! « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le<br /> dire arrivent aisément » écrivait Boileau, … mais en plus de deux cents vers et de dix milles<br /> caractères !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> On s’étonne de la montée du FN… Mais beaucoup ne le percoivent pas pour ce qu’il est, mais uniquement parce qu’il apparaît<br /> à leurs yeux, face à l’effondrement idéologique, lexical et syntaxique de la Gauche comme de la Droite, comme le dernier recours, comme le dernier sursaut de la France moribonde ! Leur vote<br /> n’est pas un l’amour d’un quelconque fascisme ou populisme ; il n’est qu’un ultime appel au secours ! Car, en abandonnant le tout de notre langue, y compris son trivial, y compris son<br /> grossier, nous assassinons chaque jour notre culture ! Oui, avec la culture aseptisée que l’on nous sert désormais, la culture française est bien morte, l’identité nationale est bien<br /> morte ! Oui, la pensée intellectuelle de Droite est bien morte il y a trente ans avec Raymond Aron, tout comme la pensée française est morte avec Jean Guitton ! Ne manque plus désormais<br /> que Jean d’Ormesson pour que l’on puisse écrire au fronton du Panthéon littéraire et philosophique de la France l’épitaphe : « Ci-gisent la pensée et la culture<br /> françaises ! »<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Désormais, les mots que Beaumarchais mettaient dans la bouche de<br /> son Figaro sont la seule réalité de nos dirigeants et des pseudo-intellectuels que l’on ne musèle pas, eux : « Médiocre et rampant et l’on arrive à tout ! »<br />
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S
<br /> Mon ultime texte sur le sujet...<br /> reprenant quelques éléments du précédent :<br /> <br /> <br /> Marc Lambron proposait en 1999 aux lecteurs de la Revue des Deux Mondes diverses recettes permettant de devenir moderne. Parmi ces recettes, quatre qui peuvent<br /> parfois faire penser à la politique menée en France depuis le début du troisième millénaire, mais qui sont autant d’attitudes à éviter : - J'ai renoncé aux principes républicains de mérite,<br /> d'effort et d'égalité pour pratiquer la discrimination positive et l'éloge lyrique des cancres ; - Je revendique le devoir de mémoire en m'épargnant toutefois la fatigue qui naît de l'étude<br /> précise du passé ; - J'ai appris à contracter ma pensée en quelques slogans économiques et frappants. Il me semble que toute expression authentique aboutit aux monosyllabes ; - J'ai appris à<br /> déguiser ma mauvaise foi en expression politique articulée. J'aime dénoncer.<br /> <br /> <br /> Nous y sommes en plein ! Nous nous sommes laissé aller à mettre en œuvre ces recettes… Nous nous y sommes complus… Pire, ce sont ces attitudes de soumission à des<br /> politiques de l’émotion, de l’instant qui semblent désormais prévaloir en France alors qu’un vaste élan d’espoir avait été lancé par Nicolas Sarkozy lors des deux premières années de son mandat<br /> présidentiel… Et dire qu’il se refusait à cela au début…<br /> <br /> <br /> Or, c’est justement à ces facilités d’apparence qu’il faut échapper… Ce sont ces pratiques qu’il nous faut définitivement abandonner, et ce d’autant plus que le<br /> Français, même lorsqu’il semble ne pas être trop futé, cherche toujours à se cultiver – voir le succès d’émissions telles que Questions pour un champion – ou à comprendre – souvenons-nous de<br /> l’échec de VGE lors de son débat de début 1981 avec Mitterand, uniquement parce qu’il a pris les Français de haut à partir de la deuxième partie de son débat –. La simplification du discours<br /> n’est donc pas toujours la solution, et ce même si l’adaptation du langage n’est pas négative a priori.<br /> <br /> <br /> Certes George Orwell écrivait en 1946 qu’il faudrait reconnaître que le chaos politique contemporain est lié à la décadence du langage, et qu’on pourrait commencer à<br /> y remédier en s’y attaquant du côté des mots. (…) Le discours politique (…) est conçu de manière à faire apparaître les mensonges véridiques (…), et à conférer une apparence de solidité au vent<br /> lui-même… Ceci n’est pas faux… Mais ceci n’est plus totalement exact…<br /> <br /> <br /> De même, François Loncle avait jugé utile de dénoncer les fautes de langage de Nicolas Sarkozy, parlant de son manque d’éducation et l’accusant de populisme… Si<br /> chercher à se faire comprendre, c’est du populisme, soyons donc populistes… Mais que le député socialiste n’oublie pas de relire L’harmonie des langues de Leibniz… qu’il se souvienne des fautes<br /> d’orthographe et de français de Montaigne ou encore de Madame de Sévigné, ainsi que ses mots groossiers et autres « foutre »… qu’il se souvienne du vocabulaire et de la syntaxe utilisés à la<br /> télévision, … ou par certains de ses amis politiques avant d’accuser l’ancien Président de la République… Et, s’il aime tant la pureté de la langue, deux questions… Primo, pourquoi s’est-il élevé<br /> contre le débat sur la nation jugé populiste, alors même que la langue est un élément fondateur de l’identité nationale ? Secundo, pourquoi ne parle t-il pas dans ce cas le vrai français, celui<br /> du Roman de Renard, celui d’Aucassin et Nicolette, etc… ? Le français est une langue vivante justement parce qu’elle sait dépasser ses dictionnaires et grammaires, tout en les respectant<br /> lorsqu’il le faut ! Si nous en étions resté au français du premier Dictionnaire de l’Académie française, le français serait aujourd’hui une langue morte, la conséquence du figé de la langue voulu<br /> par Louis XIV ayant d’ailleurs eu pour conséquence la perte par le français de sa place première comme langue diplomatique ou encore comme langue philosophique… Donc, apprendre un français juste<br /> sur un plan syntaxique et lexical, oui…, tout en admettant son usage populaire… D’ailleurs, la syntaxe elle-même n’a-t-elle pas évolué, ne serait-ce que ce dernier siècle ? Villon peut très bien<br /> cohabiter avec Soprano, le Roman de la Rose avec le commissaire San-Antonio ! Une langue qui n’évolue pas est une langue morte à terme… Le latin a sombré lorsqu’on a voulu définitivement le figer<br /> dans le latin de Cicéron…, et figer la langue, c’est figer la culture… Sarkozy avait compris qu’il fallait parler en français aux Français… Mais la politicaillerie, les abandons, les courtisans<br /> l’ont tué !<br /> <br /> <br /> Et tout ceci n’exemptait pas de respecter l’orthographe en cours de validité, n’exempte pas l’usage d’une langue juste aux examens, même si quelques fautes peuvent<br /> être tolérées in itinere… Ainsi, beaucoup d’enseignants qui se plaignent aujourd’hui du niveau des élèves … qu’ils forment pourtant eux-mêmes, ferment les yeux sur l’orthographe et la syntaxe<br /> élémentaire dans les écrits universitaires ! Mais ceci ne doit pourtant pas nous faire abandonner la richesse de notre langue !<br /> <br /> <br /> Jean d’Ormesson lui-même, que nul ne peut accuser de ne pas maîtriser le français, n’a t-il pas dit à la télévision : « Il l’aura dans le cul ! » ? Réduire la langue<br /> française à sa forme la plus aseptisée, n’est-ce pas renier Victor Hugo qui voyait pourtant une richesse dans l’argot ? Combien de grands auteurs ont-ils usé de gros mots ? Monseigneur Lavigerie<br /> ne riposta t-il pas en disant : « Vous ne pouvez pas dire Merde comme tout le monde ? » ? Il est vrai qu’il n’est de gros mots que pour les petites cervelles, et que tout ce qui permet de bien<br /> distinguer l’usage et le sens des mots est bien rare désormais dans les enseignements de français et de philosophie…<br /> <br /> <br /> Souvenons-nous du discours du 19 décembre 1985 de Jean Dutourd devant l’Académie Française dont je fais de chaque mot le mien, même lorsqu’il se trompe ! Et, que<br /> disait-il ce jour là en séance publique : « Quel parler utilise une humanité retombée en enfance sinon le langage bébé, qui est essentiellement le langage du corps, fait pour exprimer les petits<br /> et les gros besoins, et par extension le mode d’emploi des joujoux de la science moderne ? » C’est justement en réaction à cette dérive si justement dénoncée que j’écrivis mes deux textes, et<br /> cela n’était possible qu’en usant de ce qu’il qualifiait de langage bébé, ce langage qui est désormais le seul connu de nos politiques ! Ou alors, abandonnons-nous à l’injure, à la novlangue et à<br /> la pensée tweeter ! Mais il oublie aussi que ce langage bébé est partie intégrante de notre culture, de notre humour, de notre langue, du « sang culturel » de notre peuple ! Mais il ne perçoit<br /> pas que tout oubli de l’injure, du trivial, du grossier, de la langue de la rue a toujours été le signe annonceur de la décadence et du déclin !<br /> <br /> <br /> Imaginons un instant une perception de la langue française uniquement comme soft¬-langue (j’utilise volontairement ici un mot “batard” – oups, cela m’a échappé –<br /> mi-anglais, mi-français)… un usage dont seraient exclues toutes les formules potentiellement ou réellement triviales, injurieuses ou anti-pensée-unique… Quel en serait le résultat ? Le texte<br /> imaginaire que je vous proposais à lire…<br /> <br /> <br /> Dans tous les cas, et je me répète, Anastia ne ser<br />
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