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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 19:33

Dans un espace unique, il estnécessaire que tout le monde joue « au même jeu », selon les mêmes règles ! Moncommentaire va sembler décalé, mais tout est lié… Alors, quelques extraits d’unrapport que j’avais rédigé il y a environ trois ans à la demande de certainsSénateurs UMP…

 

« Avec le rapport Le Grip et Plagnolde décembre 2010 sur la gouvernance économique européenne, rapport semblantavoir été validé par Nicolas Sarkozy, nous avons atteint le degré zéro del’Etat et de la nation, le degré absolu de dissolution de l’indépendancenationale dans un espace européen conçu uniquement comme économique et mis sousle triple contrôle de l’Allemagne, de la finance rendue définitivement toutepuissante et de la technocratie bruxelloise ! Si la philosophie et lespropositions – principalement les propositions n° 1, 2b, 5, 9, 10, 11, 12, 13et 14, ainsi que les pages 14 et 24 – de ce rapport devaient prédominer, touteproposition, toute analyse de l’Etat n’a plus aucun sens, ou alors il faudrait se contenter de suggérerl’imitation absolue du système allemand, bref renier tant le Gaullisme quel’histoire, tant notre culture politique que nos modes de pensée ! Je ne peux ysouscrire ! Et ce d’autant plus que le rapport parlementaire Bernard-Reymond etYung du 19 octobre 2010 sur le même sujet fait pour sa part des propositionsbien plus sensées, même si de légères retouches pourraient être suggérées à sespropositions n° 9 et 10…

 

(…)

 

Or, … ce rapport est méprisant…Méprisant de la France, cette dernière devant rassurer l’Allemagne (sic !!!)…Méprisant de nos partenaires européens, ces derniers n’étant considérés quecomme devant être à la traîne du couple franco-allemand… Méprisant desParlements nationaux et du Parlement européen qui se trouvent in finedépossédés de tout pouvoir réel… Ce rapport ne fait que proposer  un affaiblissement généralisé de tousles pouvoirs démocratiques, de tous les Parlements, et ce au profitd’institutions économiques et financières parallèles et sans aucun contrôle parles peuples européens ! L’aboutissement de ce rapport, ce serait la mise enplace d’un sur-pouvoir de l’Union européenne, d’un sur-pouvoir de la finance,d’un sur-pouvoir de l’Allemagne, en violation complète de tous les principes dela construction européenne ! Tout serait désormais soumis à l’économie, ycompris la et le politiques !

 

(…)

 

Or, il faut en finir avec le mythe dumodèle allemand.

 

(…)

 

Prenons l’exemple de la normalisationsociale… Les normes ne peuvent pourtant pas être arrêtées de manière abrupte enmatière sociale, car la normalisation ne concerne que la production et latechnique… Or, le social, c’est avant tout de l’humain ! On est bien loin duGénéral de Gaulle pour qui il y avait progressivité dans l’approche sociale,progressivité tenant compte de l’évolution des choses et des hommes, en aucuncas des normes… Il est dramatique que l’on parle aujourd’hui non plusd’harmonisation sociale, mais de normalisation sociale ! Et je ne parle mêmepas ici de ces rapports parlant de … stocks de population !

 

Les auteurs de ce rapport, tout commebeaucoup aujourd’hui, semblent par ailleurs ignorer que l’Allemagne est un Etatfédéral, que les Länder ne sont pas des régions mais des Etats fédérés, quel’Union européenne n’est pas une fédération… Passons… Ils semblent ignorerl’existence de la BEI… Passons… Ils semblent ignorer les principes desubsidiarité et de respect des Etats… Passons… Ils semblent ignorer lesréalités du terrain, de l’homme, ne voyant que des agrégats… Passons… Ilssemblent ignorer la réalité du « miracle allemand »… Passons… Ils semblentignorer les chiffres défavorables à l’Allemagne… Passons… Ils semblent ignorerle fonctionnement réel de l’Union européenne, cherchant à réinventer ce quiexiste parfois déjà ! L’Etat n’est plus qu’une coquille vide, qu’un kleenex,que le simple territoire d’un pouvoir de police… Avec la mise en œuvre –malheureusement souhaitée – de ce rapport, toutes les fonctions régaliennes del’Etat se trouveraient définitivement dissoutes dans un cadre normaliséeuropéen…

 

(…)

 

Nous avons aussi nos propres fautesen interne… Les querelles de personnes… Le pessimisme permanent… La nostalgiedu passé… L’idéalisation du même passé… L’individualisme égoïste… Le refus durisque… La primauté donnée à l’économie… La mythification de l’Allemagne… Lesméconnaissances en droit comparé.. L’obsession du PIB, alors que d’autresindicateurs existent… etc… etc… etc…

 

(…)

 

Peut-être ne sommes nous en fait,dans la réalité, que dans une phase de correction et de remise à niveau desdettes publiques qui se trouvent en fait réduites au réel par les rachatsactuellement effectués sous garantie de la France et de l’Allemagne fédérale,d’où la « colère » de certains éléments spéculateurs (fonds flottants, fondsnon souverains, argent du crime, etc…) qui perdent « un fric fou » en cherchantà détruire les Etats ! N’oublions pas qu’Obama a signé, en parallèle au décretsur le plafond de la dette US, un décret contre l’argent des quatre plusgrandes associations criminelles mondiales ! Pas anodin du tout !  N’oublions pas que vient de se tenirune réunion à Paris des principaux magistrats européens en charge de la luttecontre l’argent du crime, le rôle de ce dernier ayant été démontré dans lacrise italienne, alors que dès le milieu des années 90 le Ministère allemanddes Finances dénonçait la part importante de l’argent du crime dans l’économieallemande, avec, de mémoire, plus de 345 milliards de DM directement y lié en1995…

 

(…)

 

Notons aussi que les Etats les plusendettés – hormis l’Allemagne et la France qui se sont endettés pour que lesautres « ne crèvent pas » -, que les Etats les plus en crise sont en fait ceuxqui ont appliqué et appliquent le moins les textes communautaires, ce que l’onoublie trop souvent de dire ! Et ce n’est pas la question de la TVA ou desprélèvements qui est en cause : voyez l’exemple de l’Espagne !

 

(…)

 

La France doit rappeler discrètementà l’Allemagne lorsqu’elle se fait tirer l’oreille que si cette dernière est siriche c’est parce que la France a garanti l’aberrante décision du ChancelierKohl d’établir une parité 1 Deutsche Mark = 1 Ost Mark, alors que la paritéréelle était de 1 DM contre 100 ÖM !

 

La France doit rappeler discrètementà l’Allemagne lorsqu’elle se fait tirer l’oreille que si cette dernière est siriche c’est parce que la France a garanti l’aberrante décision du ChancelierKohl d’établir une parité 1 Deutsche Mark = 1 Ost Mark, alors que la paritéréelle était de 1 DM contre 100 ÖM !

 

La France doit rappeler à l’Allemagneque si son industrie a pu se maintenir, c’est parce qu’il existait annexé auTraité instituant la Communauté économique européenne le Protocole du 25 mars1957 – en vigueur jusqu’à la réunification – qui faisait que le commerceintra-allemand était considéré comme intérieur à la République Fédérale, ce quilui permettait de vendre comme ouest-allemand en fait des produits est-allemandjuste assemblés à l’Ouest !

 

La France doit rappeler à la Suède,au Danemark et au Royaume-Uni qu’elle paye pour eux une partie significative deleurs « cotisations » à l’Union européenne, nos dirigeants antérieurs ayanttrouvé cela normal, alors que c’était débile au superlatif ! Lorsque l’onpratique un jeu, il est normal que tous jouent selon les mêmes règles ! Or, cen’est pas le cas du Danemark et du Royaume-Uni qui participent néanmoins àl’élaboration de la politique économique et sociale de l’Union, et surtout quise permettent de nous juger !

 

Il serait intéressant de savoirquelle est la part tirée de la présence au sein du marché intérieur et celle dela spéculation contre l’euro dans les 3,7 % de croissance du Royaume-Uni… CetEtat se refuse d’ailleurs à toute nouvelle réglementation économique etmonétaire, refuse l’interdiction des ventes à découvert ou encore le contrôledes CDS… Il est de même le refuge de tous les traders qui spéculent à courtterme, alors que sa Bourse est soumise à moins de contrôles et de contraintesde véracité que les Bourses de New York, de Francfort et surtout de Paris… Etje n’évoque même pas ses interventions sur le prix du pétrole de la Mer dunord, et de la rente que ce dernier constitue avec son prix supérieur d’environ12 % au prix OPEP… De Gaulle avait raison en affirmant que le Royaume-Uni nepouvait pas entrer dans le Marché commun…

 

(…)

 

Pour continuer, une questionprovocatrice. La dette existe t-elle vraiment ? Ma réponse sera Oui, mais aussi… Non, comme nous le verrons plus loin, et ce d’autant plus que son volume peutvarier selon les approches, selon les modes de calcul ! Plus que son volumed’ailleurs, ce qui compte c’est sa durée… Or, elle est en fait sur  7 ans et 64 jours (à septembre 2011,derniers chiffres officiels), ce qui pourrait permettre, à condition de levouloir vraiment, à condition de ne pas se créer de nouveaux handicaps, de lamaîtriser à moyen terme… Ce qui compte aussi, c’est son rapport – non pris encompte – à la patrimonialité nationale ; or, pour en rester à ce seul exemplequi est très loin de représenter l’intégralité du patrimoine, les actifs desbanques françaises étaient, au 10 novembre 2011, aux alentours de 415 % du PIBfrançais, contre seulement 302 % du PIB allemand pour les banques allemandes…Notons que leur rentabilité était à la fin 2010 d’environ 13,3 % contre 9,4 %pour les banques allemandes, leurs fonds propres représentant 50 % du PIB enFrance et seulement 42 % en Allemagne, d’où d’ailleurs une plus grandeinsistance de la Commission européenne à la recapitalisation des banques …allemandes – dont certaines ont fait faillite – que françaises… D’où la volontéde Nicolas Sarkozy de laisser se faire cette recapitalisation sur fonds privésuniquement, tout simplement parce que nous en avons les moyens, l’Allemagne pas!

 

(…)

 

Le drame actuel, en fait depuisThatcher qui a perverti toutes les finances publiques, c'est que l'on veutgérer les Etats comme des entreprises privées... Et encore, car si les agencesde notation disent qu'un Etat ne doit pas dépasser 60 % de son PIB enendettement, elles admettent 120 % du chiffre d'affaires pour les grossesentreprises et ... 334 % (!!!) des avoirs pour les banques !

 

(…)

 

Une entreprise française, qui payeses impôts et ses cotisations sociales en France, a un déficit de trésorerie de13 millions d’euros dû au fait que l’un de ses clients lui doit 180 millions ;elle sera considéré comme déficitaire et mal gérée, comme en crise grave…

 

Une entreprise allemande, elle, nepayant ni impôts ni charges sociales en France, doit 140 millions à sesfournisseurs et autres, mais a un excédent de trésorerie de 25 millions ; ellesera considérée comme viable et exemplaire !

 

Or, dans la réalité, la française esten positif très nettement, viable, et l’étrangère dans le rouge très fortement! C’est là tout le problème, le seul problème… Mais les banques en profitentcar elles peuvent alors jouer sur les taux et les intérêts ! Tu pourrais mettrele meilleur des gestionnaires, tant que la comptabilité ne changera pascertaines règles, les entreprises françaises seront toujours pénalisées !

 

(…)

 

Tout dépend du volume déjà existantde l'endettement... Tout dépend aussi du taux et du fait que ce taux soit fixeou variable... Tout dépend également du prêteur... On ne peut donc se prononcersans connaître ces données... Pour un ménage, le taux acceptable supérieur deremboursement annuel est de 33 % environ de ses ressources annuelles, pour unecollectivité publique entre 60 et 80 % en général (sauf exceptions, toutdépendant aussi des ressources des communes et de leur perspectives de maintienou de développement de ces ressources)... Il faut aussi connaître la part dubudget de fonctionnement dans le global... Pour faire simple... Reste unegrosse incertitude : l'Etat qui ne cesse de transférer des compétences, sanstransférer les budgets équivalents (alors qu'il les perçoit pourtant cessommes, les compétences pré-existants...)... La grosse dérive ce sont cescommunes qui finalement n'ont qu'une marge d'investissement réel de 10 % pour90 % de fonctionnement et qui empruntent plus que ces 10 % en remboursementpour en fait cacher derrière l'investissement l'encours de la dette... Unparticulier qui ferait cela serait poursuivi... Reste aussi à savoir quelle estla réalité de l'endettement : réel ou uniquement dû à des règles comptablesinadaptées (cf. l'exemple allemand, car en France on compte parfois trois foisla même chose en déficit, alors que l’Allemagne fait des reports d’année enannée de crédits votés volontairement en excédent au départ, faussant ainsi laréalité de sa comptabilité publique)...

 

(…)

 

Autre exemple... On nous bousilledans les media nos équipes de sports collectifs, alors que la France est enfait la meilleure nation européenne tous sports co' confondus, y comprislargement devant les allemands, dont on nous rabat les oreilles, et ceuniquement parce que les footeux sont "guignolesques" (et encoresont-ils 9° européens) ! Hand hommes ? 1er au monde... Hand filles ? 2° aumonde ? ... Basket hommes ? 1° en Europe... Basket filles ? 2° ou 3° aumonde... Volley hommes ? ... 8° en Europe... Volley filles ? 10° en Europe...Foot hommes ? 9° en Europe et 13° au monde... Foot filles ? 4° au monde...Rugby hommes ? 3° en Europe... Rugby filles ? 1° en Europe !!!

 

(…) »

7 juillet 2014
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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 21:31

En France, nous avons déjà connu le triumvirat sous une forme ou sous une autre... Mais le quadriarchat, je n'ai pas mémoire... C'est nouveau, cela vient de sortir ! Mais je peux me tromper... A moins que l'on pense à la tétrarchie qui a, en effet, concerné la "Gaule" en tant que partie de l'Empire romain... Mais on a vu le résultat... et c'était en fait un découpage en zones d'influence (je résume à la hache)...

 

Je rappelle que Dioclétien avait tenté de réorganiser l’Empire en le divisant en deux grandes parties, l’une orientale, l’autre occidentale, parties elles-mêmes subdivisées en deux. Ce fut l’époque où coexistèrent deux Augustes accompagnés de deux Césars ; ce fut le temps de la tétrarchie, avec Dioclétien en Orient et Maximien en Occident, et ce même si Dioclétien conservait une prééminence plus ou moins réelle afin de sauvegarder l’apparence de cohérence de l’empire, afin de "sauver la face".

 

On avait en fait quatre blocs géographiques distincts avec d’un côté les provinces d’Orient, la Thrace et les provinces du Danube, bref un monde “grec”, et de l’autre l’Italie, l’Afrique, la Gaule, l’Espagne et la Bretagne, bref un monde “latin” ; en fait, l’empire est partagé en quatre préfectures (Orient/Constantinople, Illyrie orientale/Sirmium, Italie/Milan, Gaules/Trèves), elles-mêmes divisées en  … diocèses, diocèses à la tête desquels se trouvent des … vicaires ! Mais, Rome n’était déjà plus en Rome ! Et, même si la partition de l’empire n’était pas consommée, se dégagaient déjà deux cultures, et par là même deux Églises… Et l’on voyait déjà poindre des divergences importantes entre les auteurs grecs et les auteurs latins…, puis vinrent les scissions, les anathèmes, les massacres...

 

Là, en un certain « lieu » politique français, on a deux camps, chacun séparé en deux courants, pour sauver la face… Comme au temps de Dioclétien… Mais, le problème, c’est que Dioclétien c’était entre 244 et 311, bref il y a dans les dix-huit siècles…

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 11:14

La solution la plus mauvaise, comme d'habitude à l'UMP, celle du triumvirat (en plus, que disent les nouveaux statuts, les précédents ayant été ignorés lors de la dernière "gue-guerre" ? Et puis, les triumvirats dans l'histoire des institutions ;-))... Il fallait que Juppé ou Raffarin siffle la récré' et crie : "Marre ! Je quitte le mouvement et je crée un nouveau parti"... Là, des mioches de cour de récréé : "Na ! Tu m'as piqué mon carambar"... "Na ! Mais toi tu as gagné une bille de plus que moi"... Et la France dans tout cela ???

 

Cessons cette sonnerie sans cédille qu’est le triumvirat ! Que Juppé ou Raffarin dise : je crée un nouveau parti et je laisse les décombres à eux-mêmes ! Et reprenons à notre compte la Nation et le monde ouvrier (au sens large) ! Faisons une réelle économie sociale de marché ! Cessons le libéralisme à tous crins, appliquons réellement les textes de l'OMC en utilisant les boucliers de défense contre le dumping qu'ils offrent, lisons Schengen et appliquons le réellement, osons poursuivre la Commission européenne lorsqu'elle sort des clous, y compris ... Barnier ! Le véritable RPR était socialement de gauche et économiquement de droite ! Or, là, on a voulu absolument devenir "la Droite", ce qui était idéologiquement faux pour le RPR, pour le Gaullisme, et on s'est laissé piégé par la Gauche en entrant dans sa sémantique ! Revenons à nos idées de base !

 

Toutes toutes les idées démocrates qu'a la Marine sont celles que l'UMP a abandonnées... Le programme du FN, son programme traditionnel fondé sur la peur et l’exclusion (donc niant la Nation), se camoufle derrière les abandons faits par l'UMP et par .. le PCF ! Car le PCF a "désespéré Billancourt" !

 

Et que certains, y compris parmi les petits élus, cessent de céder aux mirages du Champagne, du pouvoir ! Qu'ils reviennent à ce qu'ils étaient avant ! Et que ceci n'empeche pas de rétablir la Garden Party de l'Élysée, au contraire, mais en y mettant en avant ceux qui ont fait, par exemple tous ceux décorés dans l'année de la Médaille des actes de courage et de dévouement comme seuls invités, avec les "vedettes" qu'ils auraient choisi d'y rencontrer !

 

Le FN ne se fonde, pour mieux imposer ses idées qu’il camoufle, sous le voile des craintes des Français… Les Français en ont ras le bol des ego, et, plus grave, ils ont désormais peur, peur par désespérance !

 

N’oublions pas enfin que, dans les camps de concentration, dans les goulags, le premier soin des dictateurs et des bourreaux aura été de gommer l’identité des déportés, des internés afin de mieux les détruire… À garder à l’esprit… Priver une nation de son identité, serait-ce vouloir la détruire ?

 

L'échec majeur de l'UMP aura été, afin de mieux servir les ego et de baisser culotte en croyant séduire ainsi le peuple, d'avoir abandonné la nation...

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 09:57

Comme, selon certains politiques, je ne connais rien à la question de Schengen, je rappelle :


1- les références de l'un de mes ouvrages sur ce sujet :
Serge A. Bonnefoi, Europe et sécurité intérieure: TREVI, Union européenne, Schengen, Delmas, 1995
 ;

2- mes articles sur ce sujet dans la Revue Internationale de Police Criminelle (revue officielle d'Interpol, dont deux repris dans le n° spécial 75ème anniversaire de l'Institution ), La Revue d'Études de la Gendarmerie Nationale, Problèmes politiques et sociaux, etc...


3- mes cours et conférences sur ce sujet auprès de l'Institut des Hautes Études de Sécurité Intérieure, de l'Institut des Hautes Études de Défense Nationale, de l'École Supérieur des Officiers de Paix, de l'Institut d'Études Politiques de Toulouse, de la DRF Police Nationale de Marseille, du Centre de Formation des Barreaux du Sud-Est, de l'Euro-Institut de Kehl, de l'École Nationale de Police de Toulouse, etc...


4- la citation de mon livre et de mes articles dans de nombreux articles ou thèses...

C'est vrai, je ne suis pas candidat aux élections européennes... C'est vrai, je ne suis pas élu... Je suis donc un "con"..., mais je pose une question aux politiques :

"Comment fera t-on, techniquement et juridiquement parlant, pour remettre en cause le Protocole n° 19 annexé au Traité sur l'Union européenne et relatif à l'acquis de Schengen intégré dans le cadre de l'Union européenne ?"

 

 

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6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 03:10

 

Le Parti socialiste a créé à l’usage de ses militants une collection intituléeL’esprit du socialisme. Et que lit-on à son propos sous la plume de Gérard Delfau, à l’époque délégué général du PS à la formation ?

 

« Au lendemain du congrès de Pau, nous lancions le thème de l’identité du P.S. comme base de la formation de ses militants. Pendant deux ans cette formule, si vite devenue familière, fut appliquée surtout aux trois axes fondamentaux que sont l’Union de la gauche, le Front de classe, l’autogestion. (…) Il faut à présent faire un pas de plus et enraciner notre identité dans le patrimoine du mouvement socialiste depuis un siècle. » 

 [Gérard Delfau, in : Léon Blum, Discours de Tours, Parti Socialiste formation, 1977, page 2 de couverture]

 

Ainsi, à son propre propos, à propos de sa propre pensée, le Parti socialiste n’hésite pas à évoquer les notions d’identité, de patrimoine, … Il en fait même une base, une formule familière ! Et ce qu’il admet à son propos, ce qu’il admet pour la Nation socialiste, autre terme historique, il le dénie à la France elle-même ! Ceci est quant même surprenant ! Ce paradoxe a d’ailleurs été soulevé par Jean-Pierre Chevènement, mais aussi par des penseurs socialistes tels que Roger Sue et Alain Caillé… Il est vrai aussi que beaucoup ont surtout, outre les traditionnelles querelles partisanes que la France ne sait surmonter, voulu défendre une conception autre de la France et de la nation ! Peur des socialistes que ce débat ouvre les yeux des électeurs du Front National, les débarrasse de leurs peurs et les ouvrent à la fraternité, vidant ainsi ce parti de ses électeurs, le privant ainsi de son rôle d’épouvantail inventé parFrançois Mitterrand ? Peur des socialistes de voir enfin la France réunifiée autour des valeurs de la République, qui ne sont pas celles dusocialisme, la simple relecture de Léon Blum, voire même du programme de Suresnes le démontrant ? 

 

« (…) Je n’y reviendrai pas. Il n’y a pas unseul socialiste qui consente à se laisser enfermer dans la légalité. (…) Je dis qu’il n’y a pas le moindre rapport entre l’action illégale sur laquelle nous sommes, je le répète, tous d’accord,et l’action clandestine, sur laquelle nous sommes loin d’être d’accord. La preuve que les deux notions ne coïncident pas, c’est qu’à l’heure présente le Parti français reconnaît la légitimité de l’action illégale et qu’il ne connaît pas encore d’organisation clandestine. (…) Un système socialiste se juge avant tout à sa conception révolutionnaire parce que la conception révolutionnaire est l’essence de toute doctrine socialiste. (…)La doctrine du Parti est une doctrine révolutionnaire. Si quelqu’un y manque, si quelqu’un y a manqué, c’est aux militants, aux Fédérations, aux Congrès, à appliquer les sanctions que le règlement prévoit. (…) Je ne connais qu’un socialisme, le socialisme révolutionnaire, puisque le socialisme est un mouvement d’idée et d’action qui mène une transformation totale de régime de la propriété, et que la révolution c’est, par définition, cette transformation même. (…) Révolution, cela signifie, pour le socialisme traditionnel français : transformation d’un régime économique fondé sur la propriété privée en un régime fondé sur la propriété collective ou commune, voilà ce que cela veut dire. C’est cette transformation qui est par elle-même la révolution, et c’est elle seule, indépendamment de tous les moyens quelconques qui seront appliqués pour arriver à ce résultat. Révolution, cela veut dire quelque chose de plus. Cela veut dire que ce passage d’un ordre de propriété à un régime économique essentiellement différent ne sera pas le résultat d’une série de réformes additionnées, de modifications insensibles de la société capitaliste. » 

[Léon Blum, Discours de Tours, 29 décembre 1920]

 

On a dans ce discours deTours beaucoup d’éléments qui sont contraires aux valeurs de la République, ne serait-ce que l’illégalisme et la remise en cause de la propriété ! Pourtant les socialistes continuent, par exemple dans la motion Harlem Désir au congrès de Toulouse en 2012, de se référer aux valeurs de la République…, et c’est heureux !

 

Souvenons-nous de Mitterrand parlant en 1972 de ceux qui prennent conscience de l’identité profonde de leur condition [cité in :L’OURS, Janvier-juin 2011, page 182] ? Mitterrand peut parler de l’identité de classe pour lutter contre ce qu’il appelle la droite, mais pas l’UMP ? Sans même parler du Président François Hollande parlant d’intérêt national, d’élan patriotique devant les caméras de TF1 le 9 septembre 2012, sans que personne ne s’indigne à gauche ? Deux poids, deux mesures ?

 

François Hollande lui-même, et tout le Parti Socialiste avec lui, avait d’ailleurs reconnu la nécessité de l’identité républicaine française, y associant d’ailleurs la … nation, en proclamant :


« C'est la France - depuis la Révolution - qui a défini avec le plus de forceune conception de la nation qui en fait avant tout une " communauté de citoyens "L'identité républicaine française s'est fondée sur une aspiration universaliste qui lui a fait repousser toute définition de la nation par la race, la religion, la géographie, la langue même. La formule de Renan, " un vouloir vivre ensemble ", a été et demeure celle de tous les républicains. Les droits sociaux, qui complètent et accomplissent la citoyenneté politique, ont été acquis dans ce cadre national. L'État nation n'a pas effacé les diverses appartenances locales, professionnelles, communautaires parfois, mais il a su les dépasser, les faire coexister par le respect de la laïcité. Les autres nations européennes ne s'appuient pas sur la même logique : la tradition anglaise fonde son État avant tout sur la défense des libertés individuelles, la tradition allemande sur l'existence d'un peuple fondé sur la culture et la langue ; elles n'ont pas construit souvent la même relation étroite que la France avec leurs États, mais elles ont rempli des fonctions semblables. » 

[Vouloir une Europe de gauche, texte présenté par François Hollande, la directionnationale du PS, et adopté par le Conseil national du PS le 1er mars1999]

 

Quel démocrate a dit autre chose ?

 

On notera d’ailleurs d’ores et déjà que le socialisme a depuis longtemps donné une définition au mot nation, puisqu’il y a une entrée à cette occurrence dans le toujours utilisé Grand Dictionnaire du Socialisme :

 

« Nation. Ensemble des hommes ayant des origines communes, des mœurs semblables et habitant le même territoire. » 

 [ Compère-Morel (Ad.), Grand dictionnaire socialiste du mouvement politique et économique national et international, Publications sociales,Paris, 1924, p. 561, col. 2] 

 

Nous lisons bien dans cette définition les expressions mœurs semblableset origines communes. Cette définition dépasse donc même la simple identité ! Et, telle quelle, elle est pour le moins insuffisante, pour le plus source d’exclusion ! Certes le Parti Socialiste a bien changé depuis cette époque, mais qu’il change alors ses références ! Il n’y a par contre aucune entrée identité à ce dictionnaire, même si le mot s’y retrouve à plusieurs reprises… Il est vrai aussi que le même dictionnaire réserve l’humanité aux seuls êtres de sexe masculin :


« HommeEtre du sexe masculin au langage articulé, susceptible de perfectionnement moral et de progrès social et qui constitue, avec ses semblables, la société humaine. » 

[Compère-Morel (Ad.), Grand dictionnaire socialiste…, op.cit., p. 374, col. 2]

 

Sidérant ! Seules les personnes de sexe masculin formeraient-ils la société humaine ? Il est vrai que la simple lecture de la définition de la femme est elle aussi surprenante :

 

« Femme. Épouse, amie ou compagne de l’homme, à qui la nature a dévolu la tâche de procréer. » 

[Compère-Morel (Ad.), Grand dictionnaire socialiste…, op.cit., p. 298, col. 1]

 

La femme réduite au seul rôle de procréation, d’éleveuse d’hommes, car ce même Grand dictionnaire socialiste, toujours page 298, fait suivre sa définition de la femme de cet extrait du Manifeste de Gracchus Babeuf : 


« Laissez vos femmes prendre part à l’intérêt de la patrie ; elles peuvent plus que l’on ne pense pour sa prospérité. Comment voulez-vous qu’elles élèvent des hommes pour en faire des héros, si vous les anéantissez. », 


cette citation étant précédée de l’invite suivante :


« Il ne faut pas négliger la femme. »


Sidérant, je me répète ! Ne pas la négliger car elle est mère et éducatrice, mais bien distincte de l’homme… ! Que diraient les socialistes actuels si quelqu’un sur leur droite usait de ces définitions qui sont pourtant les leurs ? Que disent les théoriciens du genre de cette définition socialiste ? Les socilaistes ont évolué sur ces points, et c’est heureux. Alors, pourquoi ne veulent-ils pas admettre que la Droite ait pu évoluer sur les mêmes points, alors même que cette dernière était moins réductrice ?

 

Un autre exemple de la large utilisation par le Parti Socialiste de la notion d’identité ?


« Les effets de la révolution technologique, de la mondialisation économique et financière ainsi que la disparition des blocs antagoniques, sont très importants dans le cadre où se réalise la démocratie et la souveraineté : l'état nation. (…) Dans les processus de décentralisation vers le haut et vers le bas, l'Etat Nation est le véritable garant de la cohésion de ces ensembles. (…) [Décentralisation] vers le bas, dans des processus der épartition territoriale interne du pouvoir, à la recherche d'une plus grande souplesse, d'une plus grande proximité de l'électorat et, parfois d'une plus grande adéquation aux identités diverses. Le critère de subsidiarité commence ainsi à servir de guide à la répartition du pouvoir, mais on sous estime encore les critères d'identité et de cohésion des ensembles qui en résultent, et le fait que les risques de désintégration sociale et territoriale peuvent augmenter. (…) La Solidarité, en tant que valeur qui définit notre identité. (…) Rien de plus naturel dans un courant historique pluriel et démocratique, respectueux des identités de chaque pays, et des priorités immédiates de chaque moment historique dans les sociétés nationales. (…) Sur ces bases, nous développerons des programmes nationaux, adaptés à nos identités propres, … (…) La révolution technologique, dans sa neutralité intrinsèque, offre des possibilités inédites au bénéfice du genre humain, en même temps qu'elle engendre des menaces pour son intimité, sa dignité et son intégrité, et pour son identité culturelle, valeurs que nous avons l'obligation de sauvegarder. (…) Diverse et ouverte dans les instruments pour arriver à ces objectifs, d'accord avec les priorités immédiates et les identités des sociétés auxquelles nous nous adressons. (…) avec des intérêts et des identités de civilisations communs, compte tenu de la diversité culturelle. (…) C'est la responsabilité de la politique d'avancer vers un nouvel ordre international qui garantisse la paix et la sécurité, en respectant la diversité des identités, en apprenant à partager des valeurs différentes mais dans le respect des droits humains universels. (…) Les droits de l'Homme et l'expansion de la démocratie, dans toutes les parties de la planète ettoutes les identités culturelles, sont les aspirations fondamentales de la gauche que nous représentons. » 

[Parti Socialiste, Déclaration de Paris,Pour une société plus humaine, pour un monde plus juste, document disponible sur le site Internet du Parti Socialiste]

 

Là, nous avons droit à l’identité à toutes les sauces, dans toutes ses dimensions : nationale, culturelle, socialiste, régionale, valeur, etc., et même insistance sur le concept d’Etat-nation ! Et que penser de ce journaliste de Gauche demandant le 18 septembre 2012 sur France-Infoque l’on rende son identité à la gauche ?

 

Le 8 avril 2014, Manuel Valls parlait à la tribune de l’Assemblée Nationale de Nation, d’essence de la Nation, d’idée d’appartenir à une même Nation, de crise de … l’identité…, jusqu’alors des « gros mots » pour lui lorsque nous débattions… Fabius parle aussi, au sujet de l’Ukraine d’unité nationale, d’identité nationale… Alors, pourquoi ne pas les prendre au mot et relancer le débat ?

 

 

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13 novembre 2013 3 13 /11 /novembre /2013 11:02

Nous nous trouvons aujourd’hui, dans la politique française, à un point de conjonction entre l’ordre moral de Mac Mahon après 1871 et le discours de Blum à Tours en 1920, ce qui est d’une certaine manière sur-réaliste !

 

Nous nous trouvons en plein dans ce que constatait Dworkin dans ses débats avec Habermas : le renvoi au juge de la responsabilité de dire ce qui est juste ! Ce n’est pas un mal, mais est-ce un bien que cette désormais nécessité de recourir au juge ? N’est-ce pas le signe d’une décadence, non pas de la morale, mais de la pensée ?

 

On en arrive à un point où l’intellectuel, le vrai, ne pourra plus rien dire, en pleine application, par conscience même de son devoir, de la finale de 1984 d’Orwell !

 

Gauche/Droite, cela ne veut plus rien dire ! Nous sommes désormais dans la confrontation entre deux religions civiles (au sens étasunien actuel), l’une idéalisant les Droits de l’homme, l’autre idéalisant la Nation, alors qu’il devrait y avoir conjonction de ces deux notions qui, prises en leur essence même, sont complémentaires et non pas opposées, ce qu’elles sont dans leur approche hors de la pensée française traditionnelle !

 

Je crois sincèrement que Sarkozy avait tenté les deux premières années de son quinquennat de contourner cette difficulté, que c’était le sens premier de son débat sur l’identité nationale, de sa politique d’ouverture ! Néanmoins, il a échoué, tant du fait de la Gauche que du fait de ses propres amis, que, finalement, de lui-même qui a renoncé, sans que l’on sache trop pourquoi…

 

Pour finir, je condamne totalement les actuelles attaques contre Christiane Taubira, dont je désapprouve pourtant la politique, attaques scandaleuses et n’ayant rien à voir avec l’humour politique, ni l’injure traditionnelle, ni la langue de la rue ! Il y a un monde entre Rochefort et Léon Daudet !

 

Mais, à Droite, à avoir laissé s’effondrer la pensée, à refuser toute pensée non économique (ce que ne voulait pas le Sarkozy des deux premières années), à ne pas avoir répondu à certaines déformations de l’histoire, on en est là ! A avoir refusé de s’associer à l’hommage que rendait le président Bartolone à madame Taubira, pourtant décrite comme un singe, l’UMP est tombée dans le piège et a laissé toute la place aux extrémismes ! Quoi que l’on pense de la politique de madame Taubira, il fallait ce jour précis se lever et l’applaudir à tout rompre, sincèrement, et ce pour montrer son soutien non pas à ses actes politiques mais à la démocratie vraie, au respect de la personne humaine !

 

Ma réponse est donc clairement : Non ! Il ne fallait pas laisser insulter Madame Taubira ! Par ces petits renoncements, l'UMP perd peu à peu une partie de son crédit et laisse paradoxalement gonfler le FN,n ce qui ne fait que le jeu du PS qui, minoritaire dans l'opinion, pourrait ainsi paradoxalement gagner des villes !

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4 novembre 2013 1 04 /11 /novembre /2013 16:20

A propos de la taxe sur les véhicules de transport de marchandises (et non pas l’écotaxe comme dit à tort), ce que les media ont « oublié » de dire…

Je rappelle d’abord qu'une loi, pour « vivre » nécessite des décrets d'application, dont des décrets uniquement techniques, la date de mise en oeuvre étant fixée par arrêté et non par décret !

C’est la loi n° 2008-1425 du 27 décembre 2008 de finances pour 2009 qui a fixé en son article 153 le principe de la taxe, celle du 29 décembre 2012 n’ayant que précisé quelques points de cette loi.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=FF2FA0159E9E0AA067E3F369837DD3C4.tpdjo11v_1?idArticle=JORFARTI000019996446&cidTexte=JORFTEXT000019995721&dateTexte=29990101&categorieLien=id

Le décret du 4 mai 2012 (D n° 2012-470), qui ne crée pas la taxe mais fixe les modalités de majoration du prix du transport liée à l'instauration de la taxe alsacienne et de la taxe nationale sur les véhicules de transport de marchandises ! Le Conseil d'Etat a été lent à rendre son avis, ce qui a fait qu'il a été signé en mai 2012, la Présidence de la République ne s'arrêtant pas de fonctionner du fait de l'élection..., d'autant plus pour un décret uniquement technique !

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000025804707&fastPos=2&fastReqId=639880482&categorieLien=id&oldAction=rechTexte

Il ne faut pas oublier qu'en France, du fait des « circuits » administratifs, une politique publique ne peut être mise en oeuvre que dans un délai de deux à trois années, sa mise en application réelle demandant en général encore une année ! De plus, ces délais sont également imposés par les impératifs d'appel d'offres (l'urgence étant ici impossible), d'études préalables (ici surtout de localisation des points de contrôle), d'installation , etc... Et cela sous tous les gouvernements ! D'où d'ailleurs l'aberration du quinquennat !

Un autre décret cité comme permettant (j'écris bien permettant - avec d'autres - et non pas mettant) la mise en oeuvre est le décret n° 2013-618 du 11 juillet 2013, mais il ne s'agit pas là du texte décisif, mais là encore d'un décret technique... Vous noterez d'ailleurs que ce décret ne fait pas référence à celui du 4 mai 2012 qui n'est que secondaire en l'espèce, puisque technique...

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027697244&fastPos=1&fastReqId=1857873865&categorieLien=id&oldAction=rechTexte

La politique politicienne n'a rien eu à voir avec le processus décisionnel ! Par contre, l'imprévoyance de certaines entreprises, les arrières pensées extrémistes, Oui ! 

D'autant plus que tant la loi de 2008 que le décret de 2013 précisent que l'entrée en vigueur aura lieu (je cite) « à une date fixée par arrêté conjoint des ministres chargés des transports et du budget. » Cet arrêté clé a été signé le 2 octobre 2013... et il ne se réfère ni au décret de 2012, ni au décret de 2013, ce qui est normal puisqu'il ne s'agit que de deux textes techniques parmi d'autres, mais bien à la loi du 27 décembre 2008 ! Une loi dont tout le monde sait qu'elle serait mise en oeuvre dans les cinq ans, ... depuis un peu moins de cinq ans ! Nous sommes en fait dans les délais prévus et annoncés lors des débats parlementaires de 2008... Alors ???

http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028035862&fastPos=3&fastReqId=1273564839&categorieLien=id&oldAction=rechTexte

Dans tous les cas, il ne faut pas se tromper de texte ! Tant la Droite que la Gauche se trompent en invoquant l'un ou l'autre décret, puisque c'est l'arrêté qui est le déclencheur, qui met en oeuvre ! Tant la Gauche que la Droite sont pour autant dans cette mesure qui était en fait dans l'air depuis au moins 1993 !

Je rappelle aussi que certaines des dispositions de l'article de la loi de 2008 découlent de directives communautaires dont la non transposition dans les délais (ou pas de transposition du tout) entraîne des pénalités pour la France, comme ce fut le cas avec la directive nitrates, la directive qualité des eaux, la directive épuration des eaux, etc...

Au fait, tant le gouvernement Fillon que le gouvernement Ayrault avaient mis en place des dispositifs de concertation, et que des rencontres de concertation ont eu lieu avant l'adoption de chaque texte... Donc, qui manipule qui ?

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18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 17:53

« Quand je lis les réactions, disons de "rosière effarouchée", de certains de nos élus de Gauche comme de Droite, je me réjouis de plus en plus que nous ayons un système international et diplomatique qui, malgré ses imperfections, bloque toute réaction de type "Dépêche d'Ems" ! Sinon, ce serait la guerre chaque jour ! Néanmoins, les prétoires ne sont pas le lieu de la politique ! Les introduire dans la politique, comme arbitres de la politique est d'ailleurs une menace à la séparation des pouvoirs, ... ce que les Juges ne veulent pas ! Systématiquement saisir les Tribunaux au lieu de relancer le débat d'idées, au lieu de développer ses idées, c'est faire le jeu de certains, dont le FN qui n'attendent que l'absence de tout débat d'idées pour gagner ! Car le vote qui leurs est donné n'est pas un vote d'adhésion le plus souvent, mais un vote de réaction à l'absence d'idée, justement parce que ces partis donnent l'impression d'être fermes sur des idées, c'est un vote de réaction à l'impression que, comme le disait Simone Veil, la politique manque de "couilles" ! Réagissez, Ô politiques ! Ne donnez pas l'impression de n'être que les ministres du Ruy Blas ! »

 

« Il semble que le vocabulaire français s’appauvrisse puisque nos politiques ne paraissent connaître comme injures que les mots « con », « salop » et « merde » ! Et pourtant, que de beaux et pittoresques mots ou expressions oubliés : « cul pourri », « bougre », « niguedouille », « noué », « face moche », « Hercule de foire », « vipère lubrique », etc… etc… etc…Mais que répondre ? Si l’on vous dit :

« Merde » ? « J’espère que vous ne mâchez pas vos mots ! »

« Vache » ? « Venant d’un bœuf, je ne risque rien ! »

« Conne » ? « Moi, je le suis de nature. Vous, vous l’êtes de figure ! »

« Poule » ? « Venant d’un serin, il n’y a pas offense ! »

« Salope » ? « Désolé, mais je suis propre, au propre comme au figuré ! Je ne suis qu'une simple proprope !»

« Dégueulasse » ? « C’est en effet là votre moindre défaut ! »

« Putain » ? « Vous visitez donc la rue Maubuée ? »

« Cocu » ? « Toutes mes condoléances ! »

« Abruti » ? « Venant d’un expert, c’est un compliment ! »

« Connard » ? « Monsieur, vous connaissez donc si bien les traditions rouennaises ? Toutes mes félicitations pour votre culture ! »

« Enculé » ? « Seriez-vous donc à ce point acculé ? »

« Trou du cul » ? « Oui, cher frère ? »

« Fumier » ? « Je me jetterai à vos pieds si vous étiez moins fané ! »

« Pédé » ? « Ouf, je me sens moins seul ! »

etc.. etc.. etc…

Et si l'on connait la chanson du Duc de Chevreuse et surtout son air, on peut presque toujours riposter en chantonnant son « "Ferme ta gueule" vous répond l'écho ! » Maintenant, on peut systématiquement répondre, sur un ton léger et enjoué, voire en tendant la main ou en ouvrant ses bras : « Enchanté ! Moi c'est (et donner son prénom) ! » »

 

Voici ce que j’écrivais il y a quelques jours…

 

Or voici que certains me disent de ces textes qu'ils seraient grossiers, voire orduriers… Alors, allons y !

 

Pour ce qui est du premier texte, je ne changerai pas la formule, le mot en cause ("couilles" dans les faits) ayant été prononcée par une femme politique pour laquelle j'ai la plus haute estime et pour laquelle j'ai le plus grand respect, en l'occurence Simone Veil. De plus, si j'ai bonne mémoire, ce mot trivial et non pas grossier soit dit en passant, figure par exemple au Dictionnaire de la langue française de Paul Robert... Je ne vois donc pas en quoi mon texte ferait "usage abusif de mots grossiers"...

 

Pour ce qui est de l'autre texte, là encore, les mots jugés "orduriers" et "grossiers" (quelle définition en donner d'ailleurs, car des mots tels que "mouche", "mouchoir", "futé" et bien d'autres peuvent avoir cette qualification à lire le Sandry/Carrère, le Esnault ou encore le Dictionnaire des injures d’Edouard ?) sont tous tirés de débats de nos deux chambres parlementaires plus ou moins récents (je renvoie aux ouvrages de Bouchet et de Fuligni, ou encore aux comptes-rendus des débats eux-mêmes)... De plus, ils ne s'adressaient pas à une personne en particulier (donc rien à voir avec les invectives actuelles)... Ils servaient justement à lutter contre certaines formes de l'injure en politique, à démontrer que l'on peut répondre à l'insulte sans saisir les tribunaux, sans créer des polémiques stériles, simplement en faisant appel à l'esprit, au sel de la langue française, à l'esprit français (lisez par exemple Autant en emportent les mots de Pedrazzini et Gries)... Il est vrai que l'humour de dérision usé dans mon texte tend à disparaître, tout comme beaucoup des trente-sept formes d'humour évoquées par Philippe Bouvard dans sa conférence sur le thème de la création humoristique devant l'Académie des Sciences Morales et Politiques de juin 1987... Comment lutter contre ces dérives injurieuses et leur proposer des réponses sans les évoquer précisément ?

 

C'est le droit le plus strict de tout homme libre de ne pas aimer ces textes, mais permettez-moi de déplorer ici l'interprétation faite de mes textes par certains... Il en est ici comme de la loi donc il faut appliquer la lettre, ... mais en tenant compte de son esprit... User de mots français figurant dans nos meilleurs dictionnaires devient donc dangereux... Que nous sommes devenus frileux ! Et, je me répète, combien de Parlementaires actuels auraient tenu leurs nerfs dans les débats de la III° République ? On préfère désormais les prétoires à la réponse fine... Désolé, ce n'est pas ma vision tant de la politique que de la France... Sans son sel, sans son esprit, la langue française n'a plus de sens... Mais il est vrai que nous tombons parfois dans ces dérives frileuses ou enfermant les mots que dénonçait il y a plusieur siècles Leibniz dans son Harmonie des langues... Doit-on désormais dire prout et non plus le très historique merde ?

 

Certains se plaignent aujourd’hui, à l’occasion du trentième anniversaire de la mort de Raymond Aron, qu’il n’y ait plus d’intellectuels à Droite ! Faut-il vraiment s’en étonner ?

 

La politique actuelle, ce sont les "guerres astérixiennes" d’Astérix et les Goths, beaucoup de dirigeants politiques actuels me faisant penser aux "chefs" de ces guerres…, alors que beaucoup de militants me font penser à l’accusmala du Scrameustache !

 

Maintenant, je proposerai bien un nouveau commentaire sur les dérives actuelles, mais attention, il est à censurer, car…

 

« Bonjour ! Vous allez bien ? Moi, ça va ! Il fait beau aujourd’hui… Je viens de traverser la basse-cour… Les poules vont bien sur leur tas de fumier… Bon, je vais fumer une bonne pipe en écoutant un disque de Maurice Chevalier… Tiens, toi qui est futé… Trouve moi un mouchoir… Le chaudron sent bon ! C’est du mouton… Je vais me servir un noir bien sucré… »

 

Ce texte devrait être expurgé des mots figurant dans les dictionnaires des injures et triviaux… Il devrait donc être :

 

« Bonjour ! Vous allez bien ? Moi, ça va ! Il fait beau aujourd’hui… Je viens de traverser la (censuré)… Les (censuré) vont bien sur leur (censuré) de (censuré)… Bon, je vais fumer une bonne (censuré) en écoutant un disque de Maurice Chevalier… Tiens, toi qui est (censuré)… Trouve moi un (censuré)… Le (censuré) sent bon ! C’est du (censuré)… Je vais me servir un (censuré) bien sucré…  »

 

Donc :

 

« Bonjour ! Vous allez bien ? Moi, ça va ! Il fait beau aujourd’hui… Je viens de traverser la … Les vont bien sur leur de … Bon, je vais fumer une bonne en écoutant un disque de Maurice Chevalier… Tiens, toi qui est … Trouve moi un … Le sent bon ! C’est du … Je vais me servir un bien sucré… »

 

Maintenant, enlevons ce qui est insidieux :

 

« Bonjour », … parce que cela peut-être une provocation, en sachant qu’il ne le sera pas pour l’une des personnes présente !

« Vous allez bien ? », … même remarque !

« Moi, ça va », … preuve d’égoisme, de plus à caractère potentiellement moqueur !

« Beau », …provocation niant le changement climatique !

« Bien », …car expression à caractère religieux remettant en cause la laïcité !

« Fumer », … incitation à l’usage de drogues et de stupéfiants et refus de la loi Evin !

« Maurice Chevalier », … chanteur sexiste appelant à la prostitution !

« Bon », …car expression à caractère religieux remettant en cause la laïcité !

« Me », … égoisme !

« Sucré », … car apologie du détournement de fonds !

 

Bon, je vais donc dire :

 

« Il fait aujourd’hui… Je viens de traverser la … Les vont sur leur de … Je vais une bonne en écoutant un disque de … Tiens, toi qui est … Trouve moi un … Le sent ! C’est du … Je vais servir un… »

 

Mais à relire, il reste « fait », allusion scatologique, « bonne », promotion du pouvoir des patrons sur leur personnel,  « sent », accusation possible envers l’odeur corporel de l’écoutant , « je » et « moi », refus égoiste de l’autre, « servir », apologie de l’esclavagisme !

 

On dois donc dire :

 

« Il  aujourd’hui… viens de traverser la … Les vont sur leur de … vais une en écoutant un disque de … Tiens, toi qui est … Trouve un … Le ! C’est du … Vais un… »

 

Et en cherchant bien…

 

Anastasia, tu n’étais qu’une comique !

 

 

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Pour approfondir, y compris sur les plans techniques et historiques :

Edouard (R.), Dictionnaire des injures, Tchou, 1967.

 

Juste en passant… Je viens de vérifier…

 

Les mots « Couilles », « con », « merde », « rosière », « effarouché », « pourri », « bougre », « noué », « face », « moche », « hercule », « foire », « vipère », « lubrique », « vache », « conne », « poule », « dégueulasse », « putain », « cocu », « abruti », « enculé », « trou », « cul », « futé », « fumier », « gueule » figurent tous au Dictionnaire de l’Académie Française en sa IX° édition ! Ces mots font donc intégralement et très officiellement partie de la langue française

 

« Salope » n’y existe que dans le cadre du mot « marie-salope », « salope » y désignant cependant bien ce qui est très sale…

 

« Trou du cul », « niguedouille », « salaud » figurent au Dictionnaire de la langue française de Robert (éd. 1957)…

 

« Conard » figure au Larousse universel…

 

Seul « pédé » ne figure pas, sauf sous la forme littérale de « pédéraste »…

 

Faut-il boycotter l’Académie Française, le Larousse et le Robert ?

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 06:09

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Les difficultés de l’approche selon l’origine de l’idée

 

Onzième difficulté : sensation v. raison

 

Reste la question de l’origine, de la manière dont nous vient ou nous est venue l’idée de nation… Et, là encore difficulté ! En effet, l’origine d’une idée peut être expérimentale (de l’externe), psychologique (de l’interne), bref liée à l’idée de sensation, l’intuition pouvant être considérée comme une sensation ; mais elle peut aussi être d’origine rationnelle, produit non plus de la sensation mais de la raison. Or, la nation est tout cela à la fois : le fruit d’une expérience sociale commune, le fruit d’une intuition de communauté, mais aussi le fruit de la raison elle-même, ce qui fut le cas dans l’esprit de la plupart des Constituants…

 

La nation est un phénomène tant psychologique que moral, mais surtout un phénomène social, supposant donc une nature ayant une certaine fixité, indifférente à l’action qu’elle subit, ce qui est distincte de l’identité. Or, un phénomène social est modifié en permanence par la conscience même que l’on en prend, ce qui permet de lui proposer d’autres fins. Cela le distingue d’une technique politique qui consiste à utiliser, pour une fin clairement définie, des déterminismes naturels ; on pensera ici à la pensée de Dominique Parodi.

 

Douzième difficulté : vérité v. erreur

 

Maintenant, on considère, du moins en Occident, qu’une idée est soit juste, soit fausse, ce qui a été au cœur du débat politique sur ce sujet quant à la nation. Mais comment se fait-il que l’idée maîtresse d’une Constitution puisse tantôt être jugée vraie, tantôt jugée fausse, parfois même par les mêmes personnes, non pas forcément simultanément dans le temps, mais dans l’espace ? Tout est ici affaire de jugement. Néanmoins, un concept aussi fort que celui de nation ne devrait pas être jugé faux par des républicains, tout comme des anti-démocrates ne devraient pas forcément le juger comme vraie ! Paradoxe ! Si l’idée de nation est à la fois juste ou fausse selon l’instant ou le lieu, c’est donc qu’elle est mal définie ou indéfinissable, car un jugement ne peut pas être double sur le même objet ! De plus, si une idée est jugée de cette manière, elle ne peut en aucun cas être cause première, alors même qu’elle est centrale dans notre histoire constitutionnelle ! Enorme difficulté !!!

 

Treizième difficulté : un, deux, trois, quatre….

 

Ne faudrait-il donc pas raisonner autrement la nation, selon une autre logique, par exemple en s’inspirant d’autres cultures, non forcément contradictoire ? Par exemple, la logique japonaise n’admet pas deux possibilités de jugement, mais quatre : certes le « oui » et le « non », mais aussi le « oui-et-non » et le « ni-oui-ni-non » (cf. Marc Luyckx, Les religions face à la science et la technologie, Commission des Communautés européennes, Bruxelles, novembre 1991, page 181). On notera que, dans son Ethique à Nicomaque, Aristote dit clairement que le juste est quelque chose de proportionnel (…) et que la proportion discrète est formée de quatre termes (…) le juste se [composant] également de quatre termes au moins, (…)(Aristote, Ethique à Nicomaque, V, III, 8-9) ; notons aussi que, dans son Ethique à Eudème, il insiste sur la médiété et sur les intermédiaires qu’elle porte (Aristote, Ethique à Eudème, II, 3). Il n’y a donc aucune incompatibilité avec la pensée européenne classique !

 

Dès lorsque l’on modifierait les possibilités de jugement logique, certaines difficultés s’estomperaient, …même si d’autres émergeraient… Ou encore admettre que la nation, idée métaphysique par nature, tout en n’échappant pas aux obstacles et aux difficultés de la métaphysique et de la théodicée, peut être pluriel tant verticalement qu’horizontalement en un même espace, ce qui condamne d’une manière ou d’une autre la conception fixiste de l’Etat-nation ? Ou encore penser la nation non plus dans les approches monistes, duales ou ternaires traditionnelles aux sociétés indo-européennes et méditerranéennes pour la penser dans la vision quaternaire proposée par les civilisations noires africaines, par l’hindouisme tardif ou encore par … le Catholicisme marial ! … Treizième difficulté, d’autant plus que chacune de ces quatre approches cosmologiques du monde a sa propre approche de la nation, le problème définiteur se posant en fait dès que la vision dépasse le binaire car on n’est plus dans le duel mais en présence d’une altérité qui complexifie les rapports qui, dès lors, ne sont plus simplistes !

 

On pourrait réfléchir à partir de la vision quaternaire, qui permettrait d’intégrer le « soi », l’ « autre », le « tierce » et … le monde lui-même ! Et nous n’avons pas forcément à inventer ! L’organisation des sociétés et des pouvoirs africains n’est pas trinitaire mais quaternaire (cf., y compris pour  les trois éléments suivants, Dika-Awa nya Bonambela, « La sacralité du pouvoir et le droit africain de la succession », in : Sacralité, pouvoir et droit en Afrique, Éd. du CNRS, 1979, et notamment de la page 39 à la page 45) :

il y a ainsi quatre fondements du pouvoir : l’homme, l’ancêtre, la divinité et enfin Dieu en tant que tel ;

chaque point cardinal est associé à une saison ou à un moment de la journée, les règles organisant l’espace de la cité reflétant celles de l’organisation sociale, mais aussi et surtout la cosmologie. En effet, la cité est organisée sur un plan quaternaire, y compris en Égypte pharaonique ;

tout comme il y a quatre formes d’énergie substance de tout pouvoir politique : la capitalisation des biens, la capitalisation des parentés, la capitalisation de prestige et la capitalisation des connaissances.

 

Donc, alors que la conception de la société en Europe et en Asie occidentale et centrale est avant tout géo-cosmique, elle est avant tout cosmo-biologique en Afrique. En Afrique noire, le pouvoir et le droit partent de l’ethnie pour aboutir au cosmos en passant par l’organisation sociale, alors qu’en Europe et dans le monde indo-européen, le pouvoir et le droit partent du cosmos, de la terre et de l’individu pour aboutir, là encore par l’organisation sociale, à la société ; et, dans la pensée des Lumières qui nous baigne et qui inspire notre vision politique, la nation est substitut au cosmos... Et pas de rupture néanmoins dans la pensée quaternaire puisqu’un point commun existe cependant : la nécessité d’une organisation sociale, ce qui explique pourquoi il y a conjonction entre les modes de royauté et les modes de sacralisation entre ces deux cultures…

 

Un autre point de conjonction est que, chez les noirs africains le trait d’union entre la divinité et l’humanité est symbolisé par trois pierres, trois autels, comme si la vision trinitaire restait la pierre de base de toute l’humanité dès que l’on veut institutionnaliser une autorité ou potentialiser une institution… On peut penser ici au Masoso, c’est-à-dire aux trois pierres reliant les divinités aux humains que l’on retrouve dans le foyer de chaque Père-maître et seigneur du lignage Djolof au Sénégal. À noter aussi une très fréquente division binaire entre le dos et le ventre…, ainsi qu’une vision unitaire dans l’approche solidaire de la famille, du groupe, de la tribu ou de l’ethnie…

 

Déconstruire ?

 

Il serait aussi intéressant de faire application à la nation des processus de déconstruction posés par Derrida, qui propose par ce procédé d’en revenir aux briques originelles, permettent de revenir à une structure initiale de pensée de cette idée, et ce quel que soit le penseur politique analysé. Le socle pourrait être, malgré les paradoxes, solide… Et si, en fait, ce n’était pas le schème fondateur qui variait, l’idée de nation qui variait dans ses imprécisions, mais seulement les schèmes interprétatifs ? Or, rien de cela n’a été fait !

 

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Et encore, je n’aborde pas encore ici la question de la définition de l’identité, mais, là encore, une bonne dizaine de difficultés surgirait, ne serait-ce qu’en confrontant l’approche de l’Aristote de Métaphysique ∆ de celle de ne serait-ce que du Lévi-Strauss de Race et civilisation ou du séminaire L’identité tenu au Collège de France en 1974/1975, en passant par l’identité en physique quantique !

 

Et encore je n’aborde pas encore ici la question des similitudes et des synonymies éventuelles entre les mots nation, Etat, ethnie, citoyenneté, cité, patrie, civilisation, communauté, société, peuple, race, famille, etc… Comme l’écrivait Blanqui à Maillard le 6 juin 1852, Gare les mots sans définition, c’est l’instrument favori des intrigants (Mss. Blanqui, NAF 9590, liasse VII, chemise 3, sous-chemise 5°, feuillet 379 sq., cité in : Louis Auguste Blanqui, Ecrits sur la Révolution, Œuvres complètes 1, Galilée, Pris, 1977, prés. A. Münster, page 355) ; or beaucoup de ces mots, si ce n’est tous, sont imprécis, en rien clairs et nets.

 

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Il fallait donc mener une démarche en cinq étapes :

Approcher ;

Déconstruire

Structurer ;

Décloisonner ;

Définir.

Sans cela, toute tentative de réflexion sur l’idée de nation et le concept d’identité nationale était inévitablement vouée à l’échec !

 

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Reste enfin une question indépassable : qui doit être le définiteur de la nation, de la morale et des valeurs qui en découlent ???

 

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Il y a en fait deux manières, non exclusives, d’appréhender le monde, ces deux manières faisant partiellement l’homme : l’usage et le sacré, l’homme étant à la fois celui qui use et celui qui respecte (et nous ne sommes pas racistes en évoquant cela puisque Malek Bennabi nous disait en 1957 dans son Vocation de l’Islam : « Une civilisation trouve son équilibre entre le spirituel et le quantitatif, entre la finalité et la causalité. » Comment dès lors, à moins de refuser le dialogue et de vouloir imposer sa pensée à l’autre, un musulman peut-il refuser une réflexion sur l’identité nationale, sur la nation ?) ! Mais le problème de l’humain est encore plus vaste, puisque ce problème est celui du questionnement de l’homme sur lui-même, et ceci est exclusif de l’idéologie puisque l’idéologie serait justement de dire que l’homme n’est que… On peut certes dire que l’homme n’est que raisonnable ; il est possible de construire bien des hypothèses sur l’affirmation de l’homme raisonnable ; on peut dire que l’homme n’est qu’homo faber, que prométhéen ; on peut bâtir des idéologies plus ou moins séduisantes mais toujours séductrices, tentatrices… Mais l’homme est aussi, ce que l’on oublie parfois consciemment, l’être du sacré, même s’il n’est pas que l’être du sacré. En effet, à partir du sacré oubliant la matière, on ne peut tomber que dans des dégradations, dans des succédanés du sacré en refusant de voir le monde où l’on vit, en refusant de voir ce qu’il y a de critique dans la vocation prométhéenne de l’homme ! Et, dès lors on retombe dans l’idéologie (c’est afin d’éviter cela que le Chrétien distingue bien les deux mondes, les deux royaumes, tout en maintenant une passerelle entre eux !) ! L’idéologie n’est en fait qu’une substitution/compensation à et d’un manque ! Et c’est là que se situe la question de la nation, passerelle ou plus exactement conjonction entre deux visions a priori opposées, mais pourtant complémentaires dès lors que le divin est exclu du champ politique !

 

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En ultime conclusion apparemment décalée… La solution ne réside pas dans la sortie des Europes ; cette sortie serait même une grave erreur, ne serait-ce que parce qu’elle serait trop tardive ! Il est tout à fait possible de sortir de la logique posée par François-Xavier Ortoli en septembre 1974, logique prétendant que l’Europe ne se fera pas ; ni sous une forme, si sous une autre, sauf en démolissant la puissance des Etats, et ce sans briser les Europes… Et la nation peut y trouver toute sa place !

 

Et l’exclusion de l’autre n’est pas non plus une réponse à la question de l’identité nationale ! Outre le fait que cette attitude ne serait en rien chrétienne (pensons ne serait-ce qu’au point LIII, 1 de la Règle de Saint Benoît : « Tous les hôtes survenant au monastère doivent être reçus comme le Christ, car lui-même dira un jour : « J’étais sans toit et vous m’avez reçu. » »…, qui ne signifie cependant pas que ces hôtes doivent pouvoir tout faire sous le toit du monastère, la règle, tout en respectant leur identité s’imposant à eux comme aux moines, mais avec une forme plus douce…), et ce même si la partie en face ne joue pas toujours le jeu, gardons à l’esprit, comme nous y appelait Claude Lévi-Strauss que les différences culturelles entre nationaux et migrants [créent] un nouvel espace politique, notamment par les revendications de formes culturelles de patrimoine et d’identité  ( Claude Lévi-Strauss, première page de son introduction au Rapport mondial de la culture Diversité culturelle, pluralisme et conflits, UNESCO, Paris, 2000) ; de formes culturelles, pas de substitution à la culture nationale existante ! C’était là encore un enjeu du débat qui fut bien oublié…

 

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Pour finir, ce que j’appelle le paradoxe du Légionnaire. Le légionnaire, quelle que soit son origine, sa langue, son ethnie, sa communauté ou sa race, tout en ayant la Légion pour patrie, reste très souvent attaché à son pays d’origine dont il est parfois toujours le national, tout en servant, bien qu’étranger, la France, le plus souvent sans avoir ni la culture, ni la nationalité, ni la citoyenneté de cet Etat, ce service en faisant pourtant par son choix un membre à part entière de la Nation française ! Mais tous ces mots ont-ils été définis ?

 

Et puis, faut-il condamner le Fier d’être Marseillais ! des tribunes du Vélodrome ?

 

Et si, tout simplement, nous lisions la nation non pas en termes de vouloir-vivre collectif, mais en termes de vouloir-aimer collectif ? Une fois pour toutes, on t’impose un précepte facile : Aime, et fais ce que tu voudras nous apprend Saint Augustin (Saint Augustin d’Hippone, Septième traité sur l’Épître de saint Jean aux Parthes, 8). Et si c’était cela la nation ?

 

« Aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous vous reconnaîtront  pour mes disciples : à l'amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Jn 13, 34b-35)

 

Mais… Et si c’était cela qui gênait tant les penseurs du marxisme ? … tout comme l’on efface aujourd’hui l’idée principielle de fraternité au profit de celle, réductrice mais néanmoins fondamentale, de solidarité, la fraternité étant jugée par certains comme trop proxime avec le concept chrétien de charité.

 

 

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8 août 2013 4 08 /08 /août /2013 05:11

L’arrêt du 26 juin 2013 de la Chambre criminelle de la Cour de Cassation (aff. 12-88265) n’est pas anodin ! En posant que les règles de droit afférentes à l'interruption de la prescription de la peine sont en relation avec la détermination de la peine applicable au crime et qu'en tant que telles elles sont du ressort de la loi, il rappelle finalement l’énoncé de l’article 34 de la Constitution qui dispose que la loi fixe les règles concernant : (…) la procédure pénale. Par ailleurs, la compétence exclusive du législateur en la matière avait déjà été rappelée par le Conseil constitutionnel dans des décisions de 1975, 1993, 1998, 2000, etc… L’article D. 48-5 du Code de procédure pénale doit donc être écarté car contraire à la Constitution, ce que dit la Cour de Cassation, confirmant ainsi la décision de la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Lyon du 26 juin 2013. Il n’y a donc pas matière à s’insurger devant cet arrêt !

 

Reste qu’il pose de graves problèmes… En effet, en suivant cette logique et cette jurisprudence, ce sont en fait tous les articles des parties Décrets simples, Décrets en Conseil d’Etat et Arrêtés du Code de procédure pénale qui sont remis en cause, car ils auraient dû être adoptés par le législateur, et ce d’autant plus que le Conseil constitutionnel avait dit pour droit en la matière que le législateur avait méconnu sa compétence en déléguant au pouvoir réglementaire le soin de fixer par arrêté, etc… etc… etc… (Déc. 93-923 DC, 5 août 1993). Et là, pas de question politique : tous les partis sont concernés, toutes les majorités ayant utilisé la voie réglementaire en matière de procédure pénale ! C’est la conséquence de la personnalisation du pouvoir née de l’élection au suffrage universel du Président de la République qui a permis à tous les Présidents de sortir de leur domaine réel de compétence, en se posant dans l’esprit de la population comme le « maître » de la politique et du gouvernement, ce qu’il n’est pas dans la lettre et dans l’esprit de la Constitution ! Le véritable décideur est le Parlement, pas le Président… J’ai d’ailleurs toujours bondi lorsque j’entends un Président dire « J’ai décidé que » dans une matière législative, et j’ai toujours dit que les programmes présidentiels des candidats, quels qu’ils soient, sont inapplicables en tant que tels, car ce sont des programmes de législatives ! Va t-on enfin en revenir au sens profond même de la Constitution qui donne le pouvoir législatif au Parlement, le gouvernement et le Président n’étant qu’un pouvoir exécutif, rien d’autre ? Va t-on enfin en finir avec cette dérive monarchisant la République, pour en revenir au Parlement ?

 

Par cet arrêt, la Cour de Cassation a été courageuse… Mais a-t-elle mesuré la portée de sa décision, car désormais, tous les décrets ou arrêtés intervenant dans le domaine de l’article 34, donc du législateur, sont potentiellement constestables ? Quel dommage que la très heureuse initiative d’ouvrir la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) aux dispositions législatives, n’ait pas aussi ouvert la QPC aux dispositions réglementaires à caractère non personnel… Néanmoins, ne va t-on pas voir émerger des QPC contre ces dispositions réglementaires, mais de manière négative, par contestation de la non application de l’exclusivité posée par l’article 34 ?

 

Un véritable champ de mines a été ouvert… Et il va falloir régler cela très vite, au risque de nous retrouver devant un vide juridique colossale, en demandant au législateur de revoter en bloc ces dispositions pour les inclure dans le champ de la loi et non plus du réglementaire ! Une révision de la Constitution ne serait pas suffisante, notamment du fait de la non-rétroactivité de la loi ! Et, attention, ce n’est pas que le champ de la procédure pénale qui est touché. C’est par exemple aussi le domaine du droit fiscal, lui aussi réservé au seul Parlement, alors même que, à titre d’exemple, le Livre des procédures fiscales a lui aussi des parties Décrets en Conseil d’Etat et Arrêtés, donc … règlementaires…

 

Je me répète, tant la droite que la gauche ont leur responsabilité en la matière, et même le FN, quoi qu’il prétende !

 

A trop rechercher le confort, à trop personnaliser le pouvoir, à trop vouloir dégager sa responsabilité sur l’exécutif, à trop brider les pouvoirs du Parlement, on en est là… Et c’est grave… Un chantier immense est désormais ouvert, un chantier de construction dans un champ de mines… La France est la nation la plus en pointe en matière de déminage militaire… Qu’elle nous montre qu’elle l’est aussi en matière de déminage juridique… Il en va de l’avenir de la République et de la Démocratie !

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