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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:20

Suite de : Saint Augustin a demandé d'aimer !

 

Puisque vous êtes tenté par le marxisme, je vous propose une chose simple : pourquoi ne reliriez-vous pas tout simplement le Nouveau Testament, le Message des Béatitudes ? Vous y trouverez tout ce que vous recherchez et prônez, exceptions faites certes des idées de collectivisation absolue (le communisme apostolique n'a rien à voir avec le communisme), de révolution (donc de violence négative, du moins dans l'acceptation anarchiste) ! Vous y trouverez donc paradoxalement aussi bien plus ! Quant à la démocratie directe dont vous rêvez, c'est une utopie, tous ses exemples dans l'histoire démontrent que c'est une hyper-manipulation des masses, d'Athènes à Rome en passant par Moscou !

Je vous dis aussi, je vous répète, connaissez-vous Lamennais ? Malgré quelques erreurs (et son mauvais caractère, pire que le mien), je pense que vous y trouverez tout ce que vous désirez ! Oui, lisez Lamennais, d'autant plus qu’il n'est plus aussi condamné que cela ! Vous y trouverez le réformisme - mais ni la révolution, ni le communisme -, une certaine cohérence entre Catholicisme et socialisme (ici socialisme chrétien), la liberté pour tous, la remise en cause partielle de la propriété privée, l'association des travailleurs aux processus décisionnels, la remise en cause du capitalisme, etc... Vous seriez bien plus proche du Christ avec Lamennais, malgré ses limites, qu'avec Marx et son matérialisme omniprésent et sa négation de Dieu ! Bref, soyez « lamennaisien », non plus anarcho-chrétien ou marxiste-chrétien ! Je pense sincèrement que cet auteur vous plaira ! Qu'il répondra à vos attentes, à votre vision du monde et de la société ! Tout ce que vous n'y trouverez pas, c'est l'idée de révolution, au sens contemporain du terme !

Vous vous dites chrétien, mais vous êtes tenté par le marxisme... Alors pourquoi aller chercher des réponses et des modèles chez Marx et chez les communistes athées ? Au-delà de Lamennais, vous avez pourtant deux grands modèles chrétiens, tous deux martyrs, tous deux pleurés par Jean-Paul II, tous deux à la Foi inébranlable catholique totalement orthodoxe qui répondent à vos aspirations : Monseigneur Oscar Romero et le Père Jerzy Popielusko, l'un assassiné par l'extrême-extrême-droite, l'autre par les communistes ! Ils ne disaient rien d'autre que ce que vous cherchez en fait ! Par exemple, n’est-ce pas Monseigneur Romero qui a dit dans son homélie du 18 septembre 1977: Il est douloureux pour l’Eglise de voir certains idolâtrer l’argent et tourner le dos à Dieu, parce que c’est là un chemin de perdition. Ces hommes vont être condamnés. Ils disent : Tout cela est encore très loin, c’est maintenant qu’il faut jouir de la vie. Ils ressemblent aux enfants qui, lorsqu’on leur demande ce qui est le plus grand, la lune ou le volcan de San Salvador, répondent que c’est le volcan parce que, se trouvant près, ils le voient énorme. La lune est très loin, mais ils n’en déduisent pas qu’elle doit être immensément plus grosse. C’est de cette myopie que souffrent les riches ?

Et le Père Jerzy Popielusko ? C’est pourtant lui qui a dit le 18 octobre 1984 que  le devoir du Chrétien est de promouvoir la Vérité même si le prix est très élevé. Parce que la Vérité se paie... Prions pour ne pas se laisser intimider, pour être libérés de la peur et surtout du désir de la violence et de la vengeance… Le Père Popielusko a été battu à mort, assassiné lâchement par des marxistes orthodoxes, par des communistes athées juste parce qu'il prêchait l'amour, la justice, la fraternité, le social, bref tout ce que vous désirez ! Ils ont eu peur de ces mots : justice sociale, amour, liberté, fraternité, juste répartition, démocratie, solidarité, ... ! Ne l'oubliez pas ! Ne l'oubliez jamais !

Donc, si vous êtes véritablement chrétien, alors choisissez ces modèles, pas Marx et ses négations, ses visions conflictuelles ! Prenez ces modèles de positif et de refus de la violence ! Ils sont morts mais leurs idées ont fait leur chemin ! Leurs tourmenteurs ne sont plus là ! Leurs idées de justice et de partage, elles, sont toujours vivantes ! Faites-donc une pause... Relisez certes Marx, mais alors tout Marx, pas uniquement ce qui vous y plaît, ainsi que sa descendance... Mais aussi et surtout, s'il vous plaît, lisez Monseigneur Romero, lisez les sermons du Père Popielusko ! Prenez le temps de les découvrir ! Et vous verrez que l'on peut être chrétien, social et non destructeur ! Que vous pouvez répondre à vos aspirations sans être marxiste !

 Mais… Quoi ? J’en entends quelques-uns là, au fond, vous en tête, qui disent que Romero était coco ? Bon, d’accord… Je cède donc la parole au Pape, à Benoît XVI, à ce Pape accusé d’obscurantisme, de rigidité, d’étroitesse d’esprit, de rejet de Vatican II… Voici ce qu’il répondait aux journalistes l’interrogeant le mercredi 9 mai 2007 : « Question: Votre Sainteté, nous arrivons sur le territoire de l'Evêque Oscar Romero. On a beaucoup parlé de son procès en canonisation. Pouvez-vous nous dire où nous en sommes, s'il  sera canonisé et comment vous considérez cette figure? Benoît XVI - D'après les dernières informations sur le travail de la Congrégation compétente, il y a de nombreux cas en cours, je sais qu'ils progressent. S.Exc. Mgr Paglia m'a envoyé une biographie importante, qui éclaircit de nombreux points de la question. Mgr Romero a certainement été un grand témoin de la foi, un homme d'une grande vertu chrétienne, qui s'est engagé pour la paix et contre la dictature, et qui a été tué au cours de la célébration de la Messe. Il s'agit donc d'une mort véritablement "crédible", de témoignage de la foi. Le problème était qu'un camp politique voulait le prendre à tort comme porte-drapeau, comme figure emblématique. Comment mettre en lumière de façon juste sa figure, en la préservant de ces tentatives d'instrumentalisation ? Tel est le problème. Nous sommes en train de l'examiner et j'attends avec confiance ce que dira à cet égard la Congrégation pour les Causes des Saints. » Rien que ça ! Fondamental, car ce sont les propres paroles de Benoît XVI, plus que défavorable au dévoiement de la théologie de la libération, et répondant donc aux accusations faites à Monseigneur Romero d’appartenir à ce courant…

Osez donc Jésus !

Rêvez aux côtés de Monseigneur Romero vous disant : Je ne me suis jamais posé en chef d’un peuple, car il n’y a qu’un chef: Jésus-Christ. Jésus est la source de l’espérance (homélie du 28 août 1977) ; vous chuchotant que le pasteur doit rester là où règne la souffrance (homélie du 30 octobre 1977) ; vous promettant : Je veux vous assurer de cela et je vous demande de prier pour que je sois fidèle à cette promesse: Je n’abandonnerai pas mon peuple, mais au contraire je courrai avec lui tous les risques qu’exige mon ministère (homélie du 11 novembre 1979)…  

 

Retour au début : Peut-on être communiste et chrétien ?

Voir aussi : Les sources de Karl Marx

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:17

Suite de Et Jean-Paul II ?

 

Vous me parlez maintenant de Saint Augustin… Voilà une bien bonne référence ! Combien ont oublié sa si belle définition du Christianisme : Une fois pour toutes, on t’impose un précepte facile : Aime, et fais ce que tu voudras. ” (Septième traité sur l’Épître de saint Jean aux Parthes, 8)... Je crois que beaucoup ont oublié que le Christianisme ce n'est rien d'autre, pas du droit, du formalisme, de la comptabilité, du prêchi-prêcha, de l'anathème... D'ailleurs, si tant haïssent Vatican II, c'est que ce fut le premier concile à ne pas condamner ! Vous me demandez si la définition de Saint Augustin s'adresse à notre raison, notre réflexion... C'est une évidence ! Elle s'adresse à tout ! Nos actes, nos pensées, nos paroles, notre raison sont mobilisés dans le cadre de cet amour et de cette liberté ! Séparer une Foi, quelle qu'elle soit de la raison est non seulement idiot mais aussi contraire à tout réalisme. C'est ce que nous rappelait Jean-Paul II, même s'il semble - en apparence du moins - un peu oublié aujourd'hui par Benoît XVI... Si Dieu nous a donné la raison et la capacité de raisonner, s'il nous a donné la liberté, y compris celle de se damner, ce n'est pas pour rien !

 

 

Aimer est donc à la fois une affaire de spontanéité, mais aussi de réflexion. En termes de spontanéité, c'est d'abord chercher à ne pas faire de mal à son prochain, ne pas lui faire ce que l'on n'aimerait pas que l'on nous fasse ! Aimer est donc double dans son acte ! Et c'est donc tout naturellement aussi une exigence de vérité et d'action. Le tout est de discerner le mieux possible ce qu'est la vérité, et ne pas prendre tout mâché ce que disent d'autres, mais au contraire analyser par soi-même ! De ce fait, notre réflexion politique est elle-même mobilisée, car, effectivement, de la politique dépend la vie des hommes, de tous les hommes ! C'est la grandeur et la difficulté de la politique, ... trop souvent oublié... Je vous conseille ici de lire les paroles de Mgr Romero qui fut assassiné justement pour cela (vous devriez l'aimer, car sa pensée rejoint totalement la votre, et, de plus, il fut d'une orthodoxie dogmatique absolue appréciée par Jean-Paul II) ou encore le Père Popielusko (mêmes remarques)... Je pense qu'encore plus que Lamennais ils répondent à votre désir de vérité, d'action, reprenant même au marxisme certaines vérités analytiques - mais c'est tout -. Je crois que vous êtes en fait bien plus proche de ces deux que de Marx lui-même...

Suite sur Que faire, dès lors ?  

 



 

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:16

Suite de La fin justifie-t-elle les moyens ?

 

Mais voilà maintenant que vous me dites que Jean-Paul II, que Vatican II ont reconnu le communisme… Il est vrai que l'on peut trouver de ci, de là, en les isolant de leur contexte des propos des Papes Paul VI et Jean-Paul II qui peuvent être considérés comme reconnaissant qu'il aurait pu y avoir du bon... Mais c'est toujours en isolant du contexte, en oubliant beaucoup... Paul VI a par exemple pu dire des propos que certains jugèrent favorables à certains actes sociaux du communisme. Mais on oublie toujours son fondamental : Il serait illusoire et dangereux d’en arriver à oublier le lien intime qui les unit radicalement, d’accepter les éléments de l’analyse marxiste sans reconnaître leurs rapports avec l’idéologie, d’entrer dans la pratique de la lutte des classes et de son interprétation marxiste en négligeant de percevoir le type de société totalitaire à laquelle conduit ce processus (Paul VI, Octogesimo Adveniens, n. 34, AAS 63, 1971, pp. 424-425, texte repris in : S. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Instruction sur quelques aspects de la "Théologie de la libération, En direct du Vatican, n° 24, septembre 1984, page 18) !

 

De même, certains passages de l’encyclique Laborem Exercens de Jean-Paul II peuvent, séparés de leur contexte, paraître favorables au communisme ! Mais c'est les isoler afin de faire oublier que Jean-Paul II cherche toujours à mettre en relief les contradictions fondamentales du marxisme, et pas seulement en les posant sur le plan religieux, mais aussi en les situant sur le plan des oppositions concrètes au niveau de la société. Jean-Paul II retournait en fait contre les marxistes leurs propres termes, usant ainsi contre eux de leurs propres méthodes qu’il connaissait bien pour les avoir subies. Jean-Paul II a vécu à l'Est à l'époque communiste, et il connaissait fort bien les méthodes communistes, d'où sa propre méthode, y compris en laissant croire qu'il approuve pour mieux expliquer en quoi le positif peut en fait être fondé sur du néfaste, donc devenir néfaste à terme, par détournement de toute idée de bien commun ! Il faut donc être très prudent lorsque l'on isole un propos de ce Pape en matière sociale ! Jean-Paul II a toujours enseigné que l'humanité était faite à l'image de Dieu, quelles que soient les imperfections de la dite humanité, et que c'était là tout le contraire du marxisme qui définit une humanité produit des forces économiques et sociales ! Sur le plan des principes, l'affrontement doctrinal entre Jean-Paul II et le marxisme, le communisme athée a toujours été irrémédiable et irréductible !

 

Bref, reconnaître qu'il y ait pu parfois avoir du positif, ce n'est pas adhérer ou défendre ! Et, surtout, ce n'est pas oublier les fondamentaux du dogme catholique, les condamnations fortes et fermes d'un système pseudo-humaniste mais en fait totalement contre l'homme ! La doctrine de l'Eglise est toujours restée ferme face au communisme athée ! 

 

Vous pouvez être anarchiste et chrétien à la fois, mais en aucun cas marxiste matérialiste comme base (l'analyse économique elle pouvant être admise, ne serait-ce que parce que le capitalisme absolu, j'insiste sur cet absolu ou cet intégral si vous préférez le mot, est lui-aussi un matérialisme), communiste athée (j'insiste sur ce point, car seul le communisme athée a fait l’objet d'une absolue condamnation; il suffit de relire les textes), ou encore un anarchiste tenant du ni Dieu, ni maître... Le ni maître est admissible, pas le ni Dieu...

 

Comment ? J’ai parlé de Benoît XVI et vous me répondez que Benoît XVI est un fascho qui a détruit l’élan de la théologie de la libération… Mais c’est faux ! Le Cardinal Joseph Ratzinger, bref l'actuel Benoît XVI, ou plus exactement la Congrégation pour la doctrine de la foi qu’il présidait alors, a certes publié en 1984 un document sur la théologie de la libération ; mais il n'y condamnait pas tout, il n’en condamnait pas tout !  Il faut lire attentivement ce document ! Il y admettait même qu'il puisse y avoir une théologie de la libération correctement entendue... Par contre, là c’est vrai, ce document condamne totalement l'analyse matérialiste marxiste, les interprétations nouvelles du Christianisme, la subversion des mots liberté et violence, etc... Je rappelle aussi que ce texte fut approuvé par Jean-Paul II en personne, par ce Pape que vous aimez bien...

Vous me parlez maintenant du jugement de Dieu… Je commencerai par répondre par une boutade qui m'est chère, même si elle choque certains pharisiens : et si la plus grande blague que Dieu pourrait faire à Satan ce ne serait-pas de le laisser tout seul dans son enfer après le Jugement dernier ? car, pour moi, et contrairement à Sartre, bien plus existentialiste que marxiste à mes yeux, l'enfer ce n'est pas les autres mais la solitude ! Ce que Dieu condamnerait, car qui suis-je pour préjuger de Sa volonté, c'est qu'on Le nie ! Rien d'autre ! Maintenant, comme l'écrit Vatican II, ce concile qui fait peur, qui dérange car il n'a pas, et c'est le seul dans ce cas, condamné, l'important c'est d'agir pour le bien ! Le tout est d'aider son frère, mais pas de chercher à faire son bonheur malgré lui, contre lui-même ! C'est l'un des points que je reproche au marxisme, ... tout comme je le reproche à certains temps de l'Eglise. Mais, alors que Jean-Paul II a fait repentance, a demandé pardon, aucun n'autre ne l'a fait ! Le reste, c'est du for intérieur...

 


Vous me demandez si je suis passé par là, si j’ai connu des périodes de doute ? Oui, et je continue ! Ces questionnements ne sont donc pas vains, bien au contraire, car ils sont le centre de l'homme (cf. la pensée de Maurice Zundel) ; ils sont le centre du sens de l'homme ! Dieu ne nous a pas créés par égoïsme, pour qu'on l'admire connement, pour qu'on le regarde en permanence ! Dieu n'est pas un despote égoïste ! Dieu nous a permis la liberté, mais aussi le doute induit par cette liberté ! L'homme est là pour agir, c'est Dieu Lui-même qui le dit dans la Genèse ! L'homme est le vrai lieutenant de Dieu sur la terre, pas un roi, pas un Pape..., ce qui lui impose bien des responsabilités qui peuvent sembler le dépasser, d'où ce doute ! Celui qui ne se questionne pas, celui qui ne doute pas, n'est pas humain ! C'est soit un fou, soit, plus vraisemblablement un menteur ! Même Sainte Thérèse de Lisieux a douté ! Et pourtant elle est Sainte Thérèse de Lisieux ! Ayant pas mal fréquenté le Vatican au temps de Jean-Paul II, je peux vous dire que même Jean-Paul II a eu des temps de doute, même si sa confiance fut toujours inébranlable ! Car il faut bien distinguer doute et confiance ! C'est le sens de la parole de Saint Paul : Restent ces trois choses, Foi, espérance et charité (1Co 13, 13) !

 

A suivre sur Saint Augustin a demandé d'aimer !

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:15

Suite de Réponses à diverses critiques...

 

Que le communisme soit réalisable, que les horreurs actuelles se perpétuent, cela ne change rien au fait que le communisme est réalisable. Sidérant ! En rien Chrétien votre propos ! Car, pour nous Catholiques, c'est important ! Ce n'est pas relatif !

 

 

Vous me répondez que le communisme n’a jamais affirmé que la fin justifie les moyens, que seul compte l’avenir radieux… Certes, mais vous vous contredisez ! Certes, certains nous disent que les communistes n'ont jamais dit que la fin justifie les moyens… Mais, outre les faits et les actes, Staline (mais je sais, il n'était pas communiste, on me l'a souvent dit) ou encore Lénine (même remarque) ou encore Mao (même remarque), etc..., il faut aussi consulter les cours de l'Ecole élémentaire du Parti communiste français et toutes les leçons publiées par la Section nationale d'éducation du PCF dans les années 1930 et 1940 !

 

Quant aux gauchistes, l'un de leurs plus célèbres slogans ne fut-il pas, et ne reste t-il pas : Dans une Révolution, il n'y a pas de victimes, il n'y a que des coupables (cf. Rouge, 1968) ? Quel altruisme, quel humanisme, quelle charité ! Ne faudrait-il pas non plus relire le Catéchisme révolutionnaire de Netchaïev qui est lui aussi d'une lecture très édifiante ? Sinon, on a aussi les revues Spartacus ou encore Rouge et Noir qui nous le rappellent ! Il est vrai que la formule n'a jamais été écrite telle qu'elle, mais elle est sous des arguties de langage cherchant, comme l'on dit dans nos campagnes, à cacher la merde au chat !

 

Et puis, pour ce qui est de Marx et des théoriciens du marxisme, il suffit de lire : Sève, Une introduction à la philosophie marxiste, Terrains/Editions Sociales, Paris, 1980, 2° édition ; je choisis volontairement ici un ouvrage favorable à Marx pour ne pas être accusé de parti pris. Certes cet auteur écrit, après une interprétation erronée, car oubliant beaucoup dans les citations, que la morale doit se définir à partir de sa fin. Mais comme la morale est, je cite, ce qui est au service de la destruction de l'ancienne société d'exploitation et de l'union de tous les travailleurs autour du prolétariat qui crée la nouvelle société communiste (Lénine), même si les marxistes disent que ça n'est pas un pragmatisme de moyens (en jouant sur les mots fins, moyens, actes), j'y vois au contraire une justification par la négation de la fin par les moyens, et des moyens par la fin ! Comme le dit Marx, la fin en soi est le développement des forces humaines et d'elles seules (Capital, III, 3). Et lorsque le marxisme parle de nécessité historique, comme le fait Gramcsi, le pas est franchi…

 

A suivre : Et Jean-Paul II ?

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:14

Suite de Chavez est-il un modèle ?

Mais vous me répondez : l’Inquisition ! Vous êtes non violent ! Vous ne pouvez admettre que l’Eglise soutienne l’extrême-droite ! C’est très bien d’être non-violent… Quant à l’accusation de soutien à l’extrême-droite, voyez Monseigneur Romero… J’en reparlerai peut-être…  Mais surtout, réfléchissez. Souvenez-vous que la violence est intrinsèque à la doctrine marxiste, notamment au travers de la théorie de la lutte des classes, le concept de révolution, ainsi que partiellement l'idée d'aliénation. Le Catholique parle d’amour, le marxiste de lutte ! De plus, l'idée de dictature du prolétariat est indissociable de la théorie marxiste, et son abandon n'est donc soit que tactique électoraliste, soit renonciation au marxisme en tant que tel, donc au communisme au sens contemporain du mot. L'idée de dictature est donc indissociable, sauf à renoncer au marxisme, au marxisme lui-même. Certes, cette dictature est parait-il dirigée par le peuple, mais elle est déjà élitiste puisque fondée sur le prolétariat seul, et encore sur la seule frange "éveillée" du dit prolétariat. Et puis, une question... Qui désigne cette frange, d'autant plus lorsque l'on connait la structuration contrôle interne des mouvements communistes athées ? L'éducation elle-même, visant à "libérer" des aliénations n'est en rien indépendante, et donc impose une idée unique, idée intégrant le rejet de toute idée religieuse... Certes, il y a les "lendemains qui chantent", l'idéal de la société sans classes, sans Etat, etc..., mais ce n'est qu'un aboutissement après une phase inévitable selon la doctrine même de Marx de dictature ! On ne peut donc pas être, là encore, chrétien et marxiste, ou alors il est nécessaire de limiter son marxisme à la seule dimension "politique économique", donc dépouiller le marxisme de sa dimension politique pure ! … mais ce n’est alors plus du marxisme ! Que l'on reprenne certains passages des écrits de Marx comme critique de certains excès possibles du capitalisme, c'est possible; par contre les solutions proposées sont encore pires que le mal, notamment en supprimant l'idée même de ... révolution comme possibilité de supprimer les abus et excès... Un régime marxiste ne peut qu'être "pur", donc pas de grèves, pas d'opposition libre, pas de liberté en dehors du seul service du corps social lui-même, etc...

 

Ceci est patent lorsque l'on reprend l'analyse que fait Marx de l'idée de classe dirigeante. La notion de classe dirigeante ne vaut selon lui que pour les capitalistes et leurs sociétés. Il refuse de tirer toute conséquence logique de l’existence d’une classe dirigeante dans la mesure où il refuse d’appliquer cette théorie et ce type d’analyse à tous les régimes politiques, y compris les régimes marxistes... Certes, la théorie de Marx s’explique parfaitement pour une raison sociale, Marx se livrant à une analyse sociologique -mais uniquement sociologique - sur ce qu’il voit (ou croit voir), c’est-à-dire sur les mécanismes étatiques et sociaux du capitalisme de son temps qui, il est vrai, était devenu, surtout en Angleterre et au Pays de Galles, déshumanisé et centré seulement sur le profit, rejetant toute morale chrétienne (ce que Marx oublie) ! En tout cas, lorsque Marx parle de société socialiste, il ne parle pas d’une société qui lui est contemporaine ; il prolonge les lignes de l’évolution historique qui lui semble inévitable. On est donc là non plus dans une partie sociologique mais dans une partie prophétique de sa théorie, et Marx n’est plus sur le terrain de l’observation de la société, mais sur celui de l’utopie, celui de la seule spéculation psychologique. Par ailleurs, la théorie de Marx s’explique aussi pour une raison idéologique. Karl Marx affirmait que la révolution communiste, a contrario de toutes les révolutions précédentes, n’a pas pour but l’appareil politique mais, bien plus, vise à la suppression de l’État ! Dans un système communiste, il n’y aurait donc plus d’État, plus de pouvoir politique, plus de domination de classe, et ce parce que, dans un régime socialiste, le phénomène de classe dirigeante disparaîtrait de lui-même avec le dépérissement de l’État. On aboutirait donc à une société homogène, oui, mais après une phase de dictature et de répression de tout ce qui serait jugé aliénation ou résistance !

 

 

Comment, vous insistez ? Vous me citez maintenant les Croisades ! Après l'Inquisition, bref les anachronismes classiques que l'on nous sert systématiquement lorsque l'on est à court d'argument ! Oh Oh ! Coucou ! Eh bien, puisque nous sommes au ras des pâquerettes, alors que je cherchais à élever le débat : C'était il y a combien de temps ? L'URSS, la Corée du Nord, la Chine, Cuba, la RDA, etc... c'était pas plus récent si on doit en rester aussi bas dans le débat ? L'Inquisition, combien de morts en six siècles (100.000 au plus selon son pire ennemi !) ? L'URSS, combien de morts en soixante-dix ans environ (dans les 45 millions) ? Réfléchissez-y un peu ! Si on doit en rester au niveau des pâquerettes, des caniveaux de l'histoire comme vous m’y invitez, je suis obligé de faire des comptes d'apothicaires ! Dans les deux cas pour un idéal identique (du moins à vos yeux dans leurs transcendances) ! Je vous rappelle que les communistes veulent le bien de l'homme sur terre ! Au moins, les Inquisiteurs croyaient le leur offrir au Ciel (le bonheur), mais comme il n'y a que matière et pas de ciel chez les communistes, ce n'est que de l'extermination (je reprends le mot de Fichte que l'on veut nous faire passer pour un grand humaniste lui aussi par interprétation erronée de sa Doctrine du droit (1812) puisqu'il n'y a pas d'au-delà et qu'une seule et unique vie, pas de solution alternative ! Quant à l'humanisme du créateur du KGB, du goulag, de l'Armée Rouge, du cloutage des galons sur les épaules des officiers blancs, etc..., bref de Trotsky, désolé, mais vous repasserez ! Le pire, c'est peut-être ce "communisme capitaliste" chinois ! A moins qu'il ne soit qu'une application volontaire de l'adage selon lequel les capitalistes seraient assez bêtes pour vendre la corde pour les pendre , qu'une forme de révolution par l'argent ? Mais, combien de victimes sur le chemin ? 800 millions de chinois sous le seuil de pauvreté je crois ! Et combien de millions de prisonniers politiques, combien ?

 

Au fait, avez-vous lu les livres de Guareschi ? Ne vous contentez pas du Don Camillo de Fernandel ! C'est beaucoup plus grave, plus violent dans beaucoup de cas (exception faite de Don Camillo et les contestataires, bref du dernier de la série) : - des enfants privés de nourriture parce que l'aide alimentaire vient des Etats-Unis, les pères étant frappés sous les yeux des dits enfants pour ne pas avoir respecté la ligne du Parti ; - des meurtres "pour le bien du peuple" ; - etc... ! Oui, parfois très loin de livres comiques, malgré les films !

 

A suivre : La fin justifie-t-elle les moyens ?

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:13

Suite de Peut-on n'en retenir que la méthode sociologique ?

Vous m’opposez maintenant Chavez, selon vous à la fois anarchiste, marxiste et chrétien ! Bon, parlons-en ! Chavez se réclame du focisme, c'est-à-dire du marxisme à la sauce Castro, plus une pincée de théologie de la libération, un soupçon d'antisémitisme, une larme d'ouvriérisme, un tantinet d'anti-américanisme (ça fait bien en Amérique du Sud), et surtout énormément de populisme (ici, un salmigondis de Mao et de Nasser) ! Staline lui-même a fait parfois le signe de croix pour mieux tromper son monde, Hitler aussi ! Pas pour cela qu'ils étaient Chrétiens ! Chavez, ce n'est plus du marxisme, ce n'est plus du castrisme, c'est la gauche shaker ! C'est autant du communisme que du Christianisme, bref, ni l'un ni l'autre ! Uniquement un populisme permettant d'accéder au pouvoir et de s'y maintenir, avec un bon peu de défense de la volonté du peuple par une milice "très légèrement" brutale, pour le bien du peuple. Au fait, il était quoi Chavez avant d'être "président de gauche" ? j'ai comme un trou de mémoire ; j'ai besoin qu'on me le rappelle... Chavez, c'est un populiste démagogue, rien d'autre ! Rien à voir avec un marxiste pur et dur ou un communiste fidèle à une ligne politique ! Rien à voir avec un théologien de la libération qui y croirait ! Bref, Chavez est avant tout ... un chavézien ! Certes, il peut avoir de bons moments, comme tout le monde, mais uniquement quand "ça" lui rend service ! Jules César aussi, le "dictateur démocrate" se voulait le vrai et le seul défenseur des populares ! Et on pourrait multiplier les exemples dans l'histoire ! Et le pire, c'est qu'ils sont si "perturbés du bulbe" que je suis persuadé qu'ils finissent par y croire, qu'ils croient rendre service, faire avancer les choses, faire le bien ! Reste aussi, pour vous devancer, que je fous Battista et Castro dans le même panier, même si, ayons un peu de mémoire, Castro a un chouia été moins dictateur que Battista, bref un Battista la mafia en moins... J'ai toujours "aimé" ceux qui se sacrifiaient pour le bien du peuple, qui faisaient don de leur personne au peuple... Des faux-culs oui !

 

 

Vous revenez sur Chavez ? Je l’ai attaqué sur tout ? Oui ! Mais je n'ai pourtant jamais dit que tout était négatif chez Chavez; je me suis peut-être mal exprimé lorsque j'évoquais qu'ils pouvaient croire faire le bien, et rajouter "...et le pire, c'est qu'ils y arrivent parfois". Comme je le disais, Castro, pour en rester à cet exemple, a déjà débarrassé son ile de la mafia; il a aussi un taux d'illettrisme de ... 0 % à saluer. Mais il brise aussi les mains d'un pianiste dissident; mais il refuse le pluralisme (Raul semble évoluer sur ce point); mais il a des prisons politiques; mais... Et Chavez aussi a ses très mauvais côtés, y compris en matière de démocratie réelle, de respect du secret du vote, de répression des manifestations de l'opposition, etc... etc... etc...

 

A suivre : Réponses à diverses critiques...

 

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:12

Suite de Peut-on être marxiste et anarchiste ?

 

Vous me précisez maintenant qu’en tant qu'anarchiste, vous ne retenez du marxisme que sa méthode sociologique (le matérialisme dialectique)...Certes, mais outre le fait qu'il y a d'autres critiques très fermes du capitalisme, y compris dans la doctrine catholique, y compris dans les messages du Magistère, je lis que vous vous fondez sur du ... matérialisme, même dialectique, même de méthode uniquement. Ceci est totalement incompatible avec le Christianisme, car plaçant la matière comme seule centrale et seule définitrice ! Or, l'homme n’est pas fait que de matière ! Il est aussi fait de sentiments, de passions, de désirs, d'élans, de besoins, toutes choses absolument inquantifiables par le matérialisme, ou alors on aboutit à des aberrations mathématiques conduisant à choisir des arbres en plastique ou encore à une société totalement déshumanisée, car aseptisée de tout sentiment humain ! Il y a donc déjà incompatibilité entre le matérialisme dialectique comme méthode et le Christianisme !

 

Par ailleurs, le matérialisme dialectique s'est toujours fondé sur la seule matière, jamais au grand jamais sur les sentiments ! Il suffit pour s’en convaincre de relire Marx, Engels, Lénine, Staline, Lukács, etc... ! Le matérialisme dialectique se veut gnoséologie, c'est-à-dire conception générale des rapports entre l'être et la pensée avec la matière seule comme élément primordial, la pensée n'étant qu'élément second, alors que la vision chrétienne est inverse (cf. Etudes philosophiques de Marx et Engels, 201 ; Engels, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, 27). Tout ce matérialisme reconnaît en permanence la primauté de la matière sur la pensée, la dite matière étant posée comme la seule réalité objective (cf. Textes philosophiques de Lénine, 171 ; Œuvres de Lénine, XIV, 271) ! De plus, Engels, si vous réfutez Lénine, parle bien à propos du matérialisme dialectique d'une conception du monde sans adjonction étrangère (cf. Dialectique de la nature, page 198 de l'édition de 1952 ou encore Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, page 59 de l'édition de 1966). Ne dit-il pas qu'il faut sacrifier impitoyablement toute lubie idéaliste impossible à concilier avec les faits considérés dans leurs propres rapports et non dans des rapports fantastiques (même page 59) ? Et le matérialisme dialectique reste toujours placé sous l'autorité du principe selon lequel l'unité réelle du monde consiste en sa matérialité, et celle-ci se prouve non pas par quelques boniments de prestidigitateur, mais par un long et laborieux développement de la philosophie et de la science de la nature (Anti-Dühring, page 73 de l'édition de 1971). Donc, si le matérialisme dialectique admet comme élément au moins égal à la matière la pensée et le sentiment, il n'est plus matérialisme, mais seulement dialectique méthodique traditionnelle parée d'un nom pompeux !

 

Enfin, pour en rester à la sociologie que vous semblez vouloir faire découler du marxisme, je me permets de vous rappeler que la sociologie contemporaine n'est pas née du marxisme, mais du positivisme qui n'a rien à voir, et plus encore de Saint-Simon selon Durkheim puisque vous m’avez parlé de ce dernier ! Et depuis se sont développées diverses écoles sociologiques, très loin d'être toutes marxistes, notamment dès que la rencontre s'est effectuée avec l'anthropologie ; je vous renvoie ici à l'introduction du Traité de sociologie dirigé par Georges Gurvitch (tome I, PUF, Paris, 1958, notamment aux pp. 3-64) ! Par ailleurs, je ne pense pas que la méthode de Durkheim ait été particulièrement inspirée par le matérialisme dialectique ou le marxisme ; je vous renvoie ici à : Emile Durkheim, Textes 1. Eléments d'une théorie sociale (Ed. de Minuit, 1975, coll. Le sens commun)… Et, d'ailleurs, il ne fait pas sien le matérialisme sociologique - et non pas dialectique -, même s'il l'évoque parfois comme possibilité d'approche... D'ailleurs, Durkheim n'a t-il pas dit dans son cours sur le socialisme (posthume, 1927) : De cette science nouvelle (la sociologie) il (Saint-Simon) n'en a pas seulement dressé le plan, il a essayé de le réaliser ?

  A suivre : Chavez est-il un modèle ?

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:10

Suite de Le marxisme est-il une ontologie ?

 

J’entends parfois dire que la seule forme du communisme que vous considérer comme valable (tant comme projet que comme réalité expérimentale) est l'anarchisme. Quel anarchisme? Un anarchisme chrétien, pacifiste, communiste, révolutionnaire. Si j'ai bien compris, votre communisme est quaternaire, avec comme élément définiteur communiste ! On se mord un peu la queue ici ! Le communisme est communiste ! J'avoue que je n'aurai jamais pensé à cela ! Je me répète, qu'est-ce que le communisme pour vous ? Quel sens donnez-vous à communisme ? celui stricto-marxiste de communisme athée ou celui toujours admissible de communauté de (certains) biens, tel qu'on le retrouve dans certaines sociétés premières ou ... monastiques ?

 

Et puis ! Vous vous dites donc en fait anarchiste et marxiste ? Les deux à la fois ! Pensez-vous que marxisme et anarchisme puissent se conjuguer ensemble, notamment à la lecture de Marx lui-même (cf. l'excellent : Justhom, Quand Marx, Engels, Lénine "flinguaient" les anarchistes, Ed. du Monde Libertaire, Paris, septembre 2009) ?  Je sais qu’il se veut une tradition anarchiste marxiste, prolongée notamment par l’Ecole de Francfort ou encore le situationnisme, mais ceci est contraire à l’essence même du marxisme, et ce même si, à partir de 1845 et sous l’influence de Engels, Marx pose l’idée que l’État est un idéal passant par l’incarnation de ceux qui gouvernent. Mais ce n’est pas parce qu’il rejette finalement l’Etat, ce dernier devant se dissoudre dans la société communiste que Marx est pour autant anarchiste, en ce sens qu’il ne pense qu’une société homogène, plus prophétie que réelle doctrine politique structurée, où l’homme n’est qu’un être vivant apte à produire ses moyens d’existence dans le respect de lois non plus sociales mais seulement naturelles, imposant l’élimination de tout être n’étant pas dans le cadre de ces lois…  Tout le processus historique marxiste, y compris le dépérissement de l’Etat obéit à des lois, et de plus ne peut se faire sans un ordre et des lois prédéfinis par lui-même… Le marxiste n’est donc pas a-pouvoir !

 

Outre donc que se dire à la fois anarchiste et marxiste me semble contradictoire, je vous réponds pour commencer l'Eglise condamne de manière absolue l'anarchisme, dès lors qu'il se fonde sur la formule : Ni Dieu, ni maître"... Vous me le concédez ? Maintenant, vous noterez aussi que l'usage du mot anarchisme (ou équivalent) est très rare dans la bouche d'un Pape ! Néanmoins, il y a des condamnations indirectes quant à l'approche de la société, de la propriété, des droits de la personne humaine, de l'usage de la force, etc... Il manque en fait à notre discussion un essentiel que vous ne donnez pas : votre définition du mot communisme ! On tournera en rond sans la dite définition ! Et puis, l'Eglise ne condamne pas a priori le socialisme libertaire ou l'anarchisme - du moins le non violent- , mais dans la seule mesure où il respecte les Commandements de Dieu, et qu'il ne soit pas destructeur, ce qui n'est pas toujours le cas, loin de là. S'il les respecte, il est aux yeux de l’Eglise un pouvoir comme un autre, et ce même s’il nie l'idée même de pouvoir... 

 

Il manque aussi votre définition du mot anarchisme, et enfin (même si cela fut ébauché) le lien entre votre anarchisme et le marxisme ! Cela fait beaucoup, mais cela me semble nécessaire ! Mais passons, car cela semble confus dans votre esprit… Bon, maintenant, je note que vous ne nous parlez plus du communisme athée, donc celui de Marx (j'avais bien pire contre Dieu dans sa besace) et ses avatars totalement dénoncés par l'Eglise de la manière la plus ferme, si vous nous parlez d'anarchisme non marxiste (mais en excluant Bakounine ou Netchaïev et quelques autres semble t-il), de socialisme d'inspiration française (totalement éclipsé par le marxisme, y compris en France), alors là, effectivement, malgré certaines erreurs, il est possible de parler de croyance en Dieu. Je pense ici par exemple au socialisme de Proudhon ou encore à tous les pères du socialisme d'inspiration française, dont effectivement quelques Prêtres (le plus souvent condamnés, même si certains de ceux-ci ont été réhabilités). Il y a là des erreurs, mais effectivement pas obligatoirement négation de Dieu. Mais reste alors à bien savoir de quel dieu (minuscule volontaire) il s'agit : sommes-nous dans le cadre de la Foi en Dieu ou d'un théisme ? Il y a eu en effet tout un courant de socialisme chrétien, de socialisme français non marxiste, d'anarchisme chrétien aujourd'hui totalement occultés dans la littérature, y compris en science politique ou en histoire des idées ! Mais il ne s'agit plus de communisme au sens commun et contemporain du terme, uniquement au sens, je dirai philosophique ! Maintenant, avez-vous lu le texte de la Congrégation de la Doctrine de la Foi sur la Théologie de la libération de 1984 ? Cela me semblerait utile avant d'aller plus loin. Donc, si vous êtes au PCF, vous êtes incohérent, vu que le PCF reste attaché à la doctrine marxiste, tant philosophiquement qu'économiquement que politiquement, malgré quelques renoncements de façade le faisant glisser vers cette maladie infantile qu’est le gauchisme ! Maintenant si vous êtes socialiste chrétien (ici socialiste ne doit être pris ni au sens PS, ni au sens social-chrétien, ni au sens de social-démocrate ou de social-libéral), c'est possible, mais alors vous fondez un mouvement spécifique, limitant l'erreur à la seule approche économique du marxisme, comme le faisait d'ailleurs le PS dans son Guide du militant de 1980, je vous le signale ! Bref, il faudrait en revenir aux courants de pensée français et non plus allemands ou post-hégéliens ! Il faudrait en revenir à certains auteurs chrétiens médiévaux... Mais pas facile, car l'erreur, au sens théologique, reste très proche, très facile à atteindre.

 

A suivre sur Peut-on n'en retenir que la méthode sociologique ?

 

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:08

Voir : Les sources de Karl Marx Marx et la théorie de la classe dirigeante L'idée d'aliénation économique

  Suite de : Peut-on être communiste et chrétien ?

Certains affirment que le marxisme est une ontologie, non une religion ! Bien évidemment que ce n’est pas une religion ! Et cette réalité le rend d’ailleurs moins dangereux que le nazisme pour le chrétien. Alors que le communisme, tel qu'on le définit depuis 1848, vise finalement à assouvir sans Dieu des valeurs classiques, et notamment le tèlos, le nazisme inversait toutes les valeurs, le mal devenant le bien et vice-versa. Tous les schémas sont inversés, et, dès lors, l’Église se trouve face à une situation bien plus grave ! Souvenons-nous ici de cette phrase de la Nouvelle Revue Apologétique d'octobre-novembre 1939 (page 231), revue que Pie XII a d’ailleurs toujours défendue soit dit en passant : Par ses négations et les conséquences qui en résultent, le racisme du IIIe Reich est devenu une contre-Eglise, plus redoutable que la Franc-Maçonnerie, que le marxisme léniniste et stalinien ! Surprenant non ? Ne l’oublions jamais ! Dire que certains se complaisent à accuser Pie XIII… Et je condamne ici, certainement avec vous, ceux qui assimilent le communisme au nazisme, même si le communisme est jugé intrinsèquement pervers pour le chrétien, tout comme le soviétisme n’a jamais été, je l’admets volontiers, le communisme… Je vous dirai donc que si vous étiez dans l’obligation de choisir, mieux vaudrait que vous soyez communiste que nazi, car votre fin, lointaine néanmoins, serait le bonheur, même seulement matériel, pas le mal, même si les moyens du communisme sont souvent mauvais par nature… Et c’est d’ailleurs une réalité oubliée que l'Eglise condamne de manière absolue non pas toutes les possibilités de communisme  - différence d'avec le marxisme -, mais de manière absolue le seul communisme athée, bref celui que condamna toujours Jean-Paul II, et pas que lui, … tout comme d'ailleurs aussi fortement les formes les plus excessives du libéralisme ! Pourtant, la question de Dieu ne peut en aucun cas être anecdotique pour un chrétien, d’où ma réponse précédente !

 

Mais le marxisme n'est pas non plus une ontologie puisque, notamment, ignorant le ex ante  Et puis, pour insister sur ce dernier point, n'est-on pas en plein dans l'idée d'une société idéale lorsque Marx écrit que la révolution est l'achèvement de l'unité essentielle de l'homme avec la nature, la vraie résurrection de la nature, le naturalisme accompli de l'homme et l'humanisme accompli de la nature (Manuscrits, p. 89) ? essentiel n'est pas ici synonyme de principal, mais bien lié au concept même d'essence ! Idem lorsqu'il parle de royaume de la liberté (Capital, VIII) ? Et que penser dès lors de la fin de l'Anti-Dühring de Engels ? Et puis, même si Marx critique a priori toute conception idéaliste de la finalité, il développe néanmoins une conception matérialiste de la finalité totale (cf. Anti-Dühring, 98 ; 18 Brumaire ; ...) ? Par ailleurs, l'idée même de totalité, telle que la développe Marx depuis la 3° observation de Misère de la philosophie ne conduit-elle pas à l'idée de société idéale, tout comme la phase ultime de transition du communisme prévue par le Manifeste ? Enfin, la société sans classes n'est-elle pas cité terrestre idéale, d'autant plus qu'elle ne sera plus l'Etat, ce dernier ayant disparu au profit du prolétariat triomphant ? Bref, le communisme athée et le marxisme pur ne sont pas solubles dans le Christianisme, si vous me pardonnez cette formule un peu humoristique ! Et puis, pour rester dans l’humour, ici grinçant, savez-vous que le premier sens du mot communisme, qui est apparu en français en 1704 ou 1706  était copropriétaire, co-usufruitier, s'étendant vers 1780 au sens de membre d'une commune (ce qui fit écrire à Jean-Claude Gaudin qu’il était communiste … de Mazargues), pour n'en arriver au sens contemporain qu'à partir de l'arrivée en France des Manuscrits de 1848 ? Quelle évolution de propriétaire à ... anti-propriétaire ! 

  A suivre : Peut-on être marxiste et anarchiste ?

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 10:07

Vous vous voulez marxiste ? OK, c’est très bien, surtout si c’est par vocation sociale, si c’est pour aider les autres… Mais n’oubliez pas que l’Eglise condamne fermement le communisme athée depuis l’encyclique Divini Redemptoris de Pie XI du19 mars 1937. Mais je ne vais pas entrer dans les détails de ce texte que vous devez connaître… Je me contenterai de vous rappeler que l’Eglise y condamne tout ensemble l'étatisme collectiviste ; l'idée de lutte des classes, et la haine qui en découle ; l'idée de préparation à la révolution violente ; l'irreligion ; le paganisme ; le matérialisme doctrinal et évolutionniste ; l'homme dépouillé de sa liberté et de sa dignité ; la mise en avant de l'instinct ; la tactique dialectique ; les persécutions ; le manque de charité ; l'égalitarisme stupide qui n'a rien à voir avec l'égalité ; les arrières pensés dans les propositions de collaboration, bref la tromperie comme tactique ; une conception utopique de l'homme ; une propagande insidieuse ; l'élitisme autoproclamé du prolétariat, même si son bénéficiaire ne sait pas faire la différence entre une vache et une clé anglaise... comme autant de caractéristiques du communisme…

 

 

Vous me dites que vous êtes aussi chrétien… Pourtant, j’y pense, un communiste qui ne nie pas Dieu n'est pas un vrai communiste, car le matérialisme scientifique marxiste (je ne parle même pas du matérialisme dialectique ou historique, mais les conclusions en sont les mêmes) est totalement incompatible avec toute foi religieuse ! Les exemples sont légions ! Avez-vous donc oublié cette phrase de Marx proclamant que les principes sociaux du christianisme sont des principes de cafards et le prolétariat est révolutionnaire, ou encore celle-là : La religion n'est que le soleil illusoire qui se meut autour de l'homme, aussi longtemps que celui-ci ne se meut pas autour de lui-même (Critique de la philosophie du droit de Hegel), ou encore, dans le même ouvrage : L'homme est pour l'homme l'être suprême ? J'en reste à ces exemples.... Je n'évoque même pas Lénine et son Le marxisme est le matérialisme... J'en passe et des bien pires !

 

Au fait... J'y songe... Tout bon communiste doit certainement, doit nécessairement, doit obligatoirement chanter L'Internationale... Alors, puisque vous vous dites chrétien, n'y a-t-il pas en vous une certaine contradiction à chanter : Il n’est pas de sauveurs suprêmes, Ni dieu, ni césar, ni tribun, Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes ! Décrétons le salut commun ! ? Il y a pourtant là deux propositions évidemment totalement opposées au Christianisme : la négation de Dieu et l’idée d’auto-salut…

 

Or, l'Eglise peut-elle se concevoir sans la Foi en Dieu ? A moins de réduire l'Eglise à une institution, ou alors de ne prendre le message du Christ que comme message uniquement matériel. C'est certes déjà bien beau que de vouloir appliquer la doctrine du Christ, même en niant Dieu, mais on ne peut être totalement chrétien sans cette Foi, non pas en une entité, non pas avec une Foi panthéiste, non pas dans une grande religion cosmique, mais tout simplement en Dieu ! Bref, il me semble qu'il y a un manque dès lors que la dimension divine est niée ou rejetée !

 

Lisez ce passage intéressant d’Emile Baas (Introduction critique au marxisme, Alsatia, Colmar/Paris, 1953, pp. 96-97) : Ce qui pour l'homme de la Foi doit apparaître, tout de suite, comme monstrueux dans le marxisme, ce n'est pas le risque d'un bouleversement culturel, ce n'est même pas le risque des persécutions religieuses, mais c'est cette tranquille et radicale négation de l'objet même de la Foi : l'existence d'un Dieu transcendant qui intervient ans l'histoire de l'homme pour lui apporter, gratuitement, un salut que l'homme par ses seules forces serait incapable de trouver. Que le chrétien, à qui une telle négation de la Foi est exposée, n'ait pas le réflexe pour saisir d'abord, dans cette négation, la contradiction radicale à tout ce qui fait, pour lui, la contradiction radicale à tout ce qui fait, pour lui, le prix de l'existence; qu'il s'arrête d'abord aux risques temporels que pourrait faire courir à ses habitudes de vie un nouveau régime économique ou politique, cela traduit un manque de Foi dont la gravité ne saurait être assez soulignée. Ajoutons que, quand Pie XI dénonçait dans l'Encyclique Divini Redemptoris le danger du Communisme athée, il mettait, dès la Préface de son document, l'accent sur la véritable source de toute la perversion de la pensée marxiste : son athéisme. Ca ne vous émeut pas ? Pourtant, Jean-Paul II que vous aimez bien, n’aurait renié aucune de ces lignes !

 

 

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